Le Laurier tin en fleurs

Laurier tin en fleurs et premier Vulcain.

Un des rares arbustes fleuris de l’hiver : pas étonnant de voir le Laurier tin tout bourdonnant dès les premières belles journées de février.

Laurier tin et reine Bourdon terrestre.On le dit plutôt pauvre en nectar et en pollen. Le Laurier tin (Viburnus tunus), alias la Viorne tin, est pourtant un passage obligé pour papillons, abeilles, syrphes et bourdons.

Du moins certains après-midi de fin d’hiver. Quand, sous un ciel lumineux, les températures frisent la douzaine de degrés.

Il est vrai qu’il y a alors si peu de concurrence ! Et qu’à défaut de la qualité nutritive, le Laurentin joue la carte de la quantité. Des ombelles par centaines et des petites fleurs blanc-rosé par milliers.

Les corolles ont le mérite de la simplicité. Cinq courts pétales s’étalent en autant de lobes arrondis. Soudés à la base, ils forment ainsi une coupelle peu profonde d’où émerge un pistil ventru sommé de trois stigmates. À défaut d’être très productives, les glandes nectarifères sont là facilement accessibles.

Et les cinq étamines, au garde-à-vous à la jointure des cinq lobes de la corolle, exposent leurs petits sacs de pollen à qui voudra se servir. La fourrure des butineurs véhicule alors la précieuse poussière de fleur en fleur.

Laurier tin en fleurs et Éristale tenace.

Comment rester calfeutré sous un ciel si lumineux ? L’Éristale tenace plonge ici sa langue au creux de chaque corolle.

Laurier tin en fleurs et Mouche bleue.

La Mouche bleue parmi les butineurs les plus précoces.

Viorne tin en fleurs et Meliscaeva auricollis.

Le petit Meliscaeva auricollis tout poudré de pollen.

Abeille domestique.

Une aubaine pour les abeilles domestiques qui, par petites escouades, vienent faire provision sur le Laurier tin.

Osmie cornue mâle.

Et la petite Osmie cornue entre dans la danse ! Sans « cornes » puisqu’il s’agit d’un mâle. Les femelles – qui ont l’apanage des « cornes » – émergent généralement un peu plus tard.

Fin janvier 2024. Soleil et douceur hivernale pour Robert le Diable, premier papillon de l’année.

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Les jeunes reines du Bourdon terrestre

Jeunes reines du Bourdon terrestre. Sur le Laurier tin.

Mi février. Le Laurier tin est, dit-on, plutôt pauvre en nectar. Un passage obligé néanmoins. Il est vrai qu’il y a si peu de fleurs en hiver….

Le printemps ? Dans un bon mois seulement ! Mais les jeunes reines du Bourdon terrestre s’enhardissent déjà et multiplient les sorties…

Jeunes reines du Bourdon terrestre. Sur le Laurier tin.Il gèle chaque nuit en ce début février. Et les après-midi peinent à atteindre les 10°. Qu’importe. Les jours allongent à grands pas. Et le ciel est tellement lumineux. Alors, les jeunes reines du Bourdon terrestre (Bombus terrestres) n’y tiennent plus. L’hivernage a assez duré !

Fécondées l’été dernier, elles seules ont survécu en fin d’automne. À leur tour désormais de fonder leur propre colonie.

Pour l’heure, les sorties sont encore timides. Quand le soleil est au plus haut. Histoire d’explorer les alentours et de repérer les rares sources hivernales de nectar. Le Laurier tin et les premiers pissenlits notamment.

Spectaculaires et hyper actives au printemps lorsqu’elles fondent leur colonie, les jeunes reines ne tardent pas à être relayée par leurs premières ouvrières. D’abord de petite taille. Puis de plus en plus solides au fil des renouvellements. Les matriarches ne quittent alors plus leur nid. Pondent et pondent encore. Leur progéniture est asexuée jusqu’en fin d’été. Il est alors temps de passer le relais à une génération nouvelle.

Jeunes reines du Bourdon terrestre. En février sur pissenlit.

Mi février. Premiers pissenlits en fleurs pour une des premières sorties de la jeune reine.

Jeunes reines du Bourdon terrestre. Sur le mirabellier.

Dans quelques semaines, la floraison du mirabellier sonnera l’arrivée du printemps. Outre sa taille et son vol sonore, le Bourdon terrestre y sera facile à repérer. D’abord à son « cul blanc ». N’est-ce pas un de ses noms vernaculaires ? Son abondante fourrure est par ailleurs à dominante noire. Avec deux étroites bandes jaune orangé. L’une forme un collier l’avant du thorax, l’autre barre l’abdomen au niveau du deuxième segment.

Au fil des saisons

Jeunes reines du Bourdon terrestre. Sur les poiriers.

En une vingtaine de photos, retrouvez l’épopée du Bourdon terrestre, parmi les butineurs les plus constants du jardin. Du coeur de l’hiver jusqu’au bout de l’automne.

Mirage automnal

Mi octobre 2023. Les pattes arrière chargées de pollen en plein automne… Comme pour approvisionner une colonie nouvelle. À contre saison.

Attention danger !

Bourdon vestale sur origan en fleurs.

Pas de « ceinture » jaune mais un collier orangé à l’avant du thorax, et le « cul blanc » parfois précédé d’un filet jaune-orangé : le Psithyre vestale ressemble beaucoup à sa cible, le Bourdon terrestre, dont il parasite le couvain.

Volucelle bourdon dans sa forme Bourdon terrestre.

La Volucelle bourdon : une mouche de belle taille, parasite ici du Bourdon terrestre dont elle affecte la livrée pour mieux pénétrer dans son terrier et y pondre ses oeufs. Elle peut présenter une autre forme, avec un « cul roux », et parasite alors plutôt le Bourdon des pierres.

Sice ferrugineux (Sicus ferriginosus), face jaune et dominante rouille / Un jardin dans le Marais poitevin.

Une autre mouche parasite des bourdons : l’étrange Sicus ferrugineux. Dominante rouille, abdomen « crochu » : les femelles pondent en vol et leurs oeufs s’accrochent à la fourrure de leur cible.

Fin juillet 2019. Décidément, la Thomise variable ne redoute rien ni personne. Dans le soleil couchant, postée sur une inflorescence de Cardère sauvage,  la petite araignée crabe a capturé bien plus gros qu’elle.

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Première abeille sauvage

Lasioglossum sp. sur pissenlit.

C’est un petit Lasioglossum sp. qui, cette année, décroche la palme de l’abeille sauvage la plus précoce du jardin.  Avec la complicité d’un pissenlit.

Les éclatants capitules jaunes des pissenlits commencent tout juste à illuminer de-ci de-là les allées du jardin. Gorgés de pollen et de nectar. Les visites ne devraient pas tarder. Voici une des premières. En toute discrétion.

Ce petit Lasioglossum sp. est en effet à peine perceptible parmi les étamines poudrées d’or. 6-7 millimètres, pas davantage. Ailes hyalines repliées sur une silhouette menue à dominante noirâtre : rien de spectaculaire ni de signe distinctif ostentatoire. Sinon, à y regarder de plus près : une bande claire, feutrée et discontinue à l’avant de chaque segment abdominal et une étroite décoloration de la cuticule à l’arrière. 

À noter encore, un court sillon longitudinal à la pointe de l’abdomen : il s’agit d’une femelle. Normal. Dans la famille, seules les femelles fécondées l’été précédent survivent à l’hiver. Alors, règle n°1 au réveil : prendre des forces. Pour mieux pondre et passer le relai à une nouvelle génération aux prochains beaux jours.

On perçoit assez bien ici l’étroit et inégal feutrage à l’avant de chaque segment abdominal ainsi qu’une fine décoloration brune à l’arrière : un des discrets signes distinctifs du genre Lasioglossum…

Lasioglossum sp. sur pissenlit.

… et ici le court sillon caractérisant les femelles à la pointe de l’abdomen.

Lasioglossum sp. sur pissenlit.

En France métropolitaine, il existe une bonne centaine d’espèces de Lasioglosses comme on les appelle parfois. Leur distinction est souvent très subtile. Dans le doute, mieux vaut se contenter de Lasioglossum sp. ! 

Autre Lasioglossumn sp. dont les fines bandes feutrées blanches sont bien marquées et régulières à l’avant des tergites.

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