Il court, il court, l’Orpin blanc. Encore quelques saisons et il aura envahi la toiture. D’autant que la dissémination des graines va bon train.
Le vent a dispersé les feuilles mortes sur la toiture du cabanon près de la maison. Reste la mousse. Et l’Orpin blanc. Le fouillis de ses longues ramifications est enraciné dans le terreau de feuilles accumulé dans le courant des tuiles. Il est si vigoureux qu’il déborde et pend au dehors, dans l’espoir de s’accrocher au moindre support.
Là-haut, il commence à régner en maître. Les tiges porteuses de ses feuilles charnues dressent la tête, conquérantes, presque jusqu’au faîte de la couverture.
En ce milieu d’hiver, les hampes florales et leurs ombelles desséchées rappellent rappellent la superbe floraison blanche de l’été. Les graines aussi participent à la conquête. En témoignent les petites pousses qui, de loin en loin au creux des tuiles, au coin d’un mur ou sur le rebord d’une fenêtre, amorcent de nouveaux bataillons.
Jusqu’où laisser libre cours à une telle exubérance ? Pour l’heure, la toiture remplit bien son office. Sans gouttière. Même sous l’orage.