Le hérisson et les feuilles mortes

Le hérisson et les feuilles mortes.

L’hiver arrive ! Avant de fournir une épaisse couverture isotherme au hérisson, le lit de feuilles mortes lui tient lieu de garde-manger… 

Le hérisson et les feuilles mortes.Entre le jardin et la peupleraie attenante, les petits mammifères se sont aménagés quelques passages, sous la vieille clôture grillagée. Les jeunes individus apprennent vite à repérer ces discrètes « coulées ». Ils évitent ainsi de se retrouver coincés dans les mailles du grillage.

Sans doute né en fin d’été, ce jeune hérisson n’a pas encore connu le froid. Ni la disette. Novembre est encore si doux et humide ! Certes, les insectes se raréfient mais il suffit de fouiller le lit de feuilles mortes ou le paillage du potager pour trouver chenilles, limaces, escargots et vers de terre. Sans compter les fruits au pied des pommiers. 

L’été de la saint Martin n’en touche pas moins à sa fin. Le vent du nord commence à piquer. Les premières gelées nocturnes sont annoncées pour cette fin de semaine. Il va falloir sérieusement rechercher un abri. Pas de problème ! Au creux des haies, à l’arrière de la cabane où s’accumule quantité de feuilles mortes chaque automne, à travers le tas de bois… Les cachettes ne manquent pas au jardin.

Le hérisson et les feuilles mortes.

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Turricules : vivent les vers de terre !

Lombrics et turricules / Un jardin dans le Marais poitevin.

En automne, les lombrics remontent des profondeurs du sol et travaillent pour nous les couches superficielles. Les turricules sont autant de bons signes !

Lombrics et turricules / Un jardin dans le Marais poitevin.Évidemment, sur un gazon anglais ou un green de golf, cela peut faire un peu désordre. Mais dans les allées du jardin, ils sont tout compte fait plutôt les bienvenus ! La multiplication des turricules est en effet bon signe : les vers de terre sont à l’oeuvre ! 

Ces tortillons de terre noire, amassés ici et là, témoignent d’un réseau de fines galeries souterraines en construction. Une aubaine pour un sol comme celui-ci, qui a tendance au compactage et s’engorge vite en cas de forte pluie. 

Mais les lombrics ne sont pas de simples excavateurs ! En digérant la terre, ils l’enrichissent au passage et participent au bon équilibre du potager. Bref, pour être sans doute assez peu esthétiques, les turricules sont tout le contraire des crachats de lune. Autant ces derniers sont l’indice d’un sol asphyxié, autant les petits tortillons témoignent d’une terre en belle santé !

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Lombrics et turricules / Un jardin dans le Marais poitevin.

Peu esthétiques les turricules ? Patience, les pluies d’automne ne tarderont pas à les « dissoudre ». Sinon, un coup de râteau à feuilles les dispersera sans difficulté. Mieux, collectez-les pour les mélanger à la terre de vos prochaines potées fleuries !

Mi octobre 2021. Avec l’automne, voici revenu le temps de terricoles. Mine de rien, les vers de terre travaillent pour nous !

Autant les turricules sont l’indice d’un sol en bonne santé, autant le Nostoc, alias le Crachat de lune, est le symptôme d’un sol compact et mal drainé. En dormance par temps sec, il se « réveille » sous la pluie pour constituer de petits amas d’une substance gélatineuse assez peu ragoûtante.

Même les vers de terre ont leurs prédateurs ! En l’occurence, les larves de la Pollénie du lombric.

Photos Fernand ©

 

Le Thomise Napoléon

Thomise variable femelle et sa proie.

Une des araignées-crabes les plus faciles à identifier : le Thomise globuleux avec la silhouette du buste de Napoléon sur le dos !

Thomise globuleux et sa proie.Comme toutes les araignées-crabes, le Thomise globuleux (Synema globosum) est un redoutable chasseur à l’affût. Malgré sa petite taille, 3-4 mm pour le mâle, 5-6 mm pour la femelle, il n’hésite pas à s’attaquer à plus gros que lui. Ici une abeille sauvage venue butiner les cosmos du jardin.

Caché entre deux pétales, il a bondi sans crier gare pour un infaillible baiser de la mort. Restait alors à se replier au revers de la corolle pour déguster les fluides internes de sa proie en toute discrétion.

Avec thorax et pattes avant d’un noir luisant, cette femelle présente un abdomen lustré rouge sang. Certains autres spécimens peuvent l’avoir jaune et même blanc. Mais toujours avec cette étrange tache noire qui vaut à l’espèce son surnom. Allusion au buste de l’Empereur et surtout à son bicorne. Même nos amis Anglais y voit ainsi l’impériale silhouette. Spider Napoléon !

Source :

Thomise globuleux femelle.

Plus grande que le mâle, la femelle arbore un abdomen plus rond.

Thomise globuleux mâle.

Un peu gringalet, le mâle présente une dominante plus sombre et un abdomen davantage ovoïde.

Fin mai 2022. À l’affut sur un capitule (un peu fané) de scabieuse.

Fin mai 2022. Dans sa version jaune et noire, à l’affût à l’arrière d’une corolle de Jonc fleuri.

Dans la famille, on n’hésite pas à s’attaquer à plus gros que soit ! Ici le Thomise variable vient de capturer un bourdon.