Turricules : vivent les vers de terre !

Lombrics et turricules / Un jardin dans le Marais poitevin.

En automne, les lombrics remontent des profondeurs du sol et travaillent pour nous les couches superficielles. Les turricules sont autant de bons signes !

Lombrics et turricules / Un jardin dans le Marais poitevin.Évidemment, sur un gazon anglais ou un green de golf, cela peut faire un peu désordre. Mais dans les allées du jardin, ils sont tout compte fait plutôt les bienvenus ! La multiplication des turricules est en effet bon signe : les vers de terre sont à l’oeuvre ! 

Ces tortillons de terre noire, amassés ici et là, témoignent d’un réseau de fines galeries souterraines en construction. Une aubaine pour un sol comme celui-ci, qui a tendance au compactage et s’engorge vite en cas de forte pluie. 

Mais les lombrics ne sont pas de simples excavateurs ! En digérant la terre, ils l’enrichissent au passage et participent au bon équilibre du potager. Bref, pour être sans doute assez peu esthétiques, les turricules sont tout le contraire des crachats de lune. Autant ces derniers sont l’indice d’un sol asphyxié, autant les petits tortillons témoignent d’une terre en belle santé !

En savoir plus :

Lombrics et turricules / Un jardin dans le Marais poitevin.

Peu esthétiques les turricules ? Patience, les pluies d’automne ne tarderont pas à les « dissoudre ». Sinon, un coup de râteau à feuilles les dispersera sans difficulté. Mieux, collectez-les pour les mélanger à la terre de vos prochaines potées fleuries !

Mi octobre 2021. Avec l’automne, voici revenu le temps de terricoles. Mine de rien, les vers de terre travaillent pour nous !

Autant les turricules sont l’indice d’un sol en bonne santé, autant le Nostoc, alias le Crachat de lune, est le symptôme d’un sol compact et mal drainé. En dormance par temps sec, il se « réveille » sous la pluie pour constituer de petits amas d’une substance gélatineuse assez peu ragoûtante.

Même les vers de terre ont leurs prédateurs ! En l’occurence, les larves de la Pollénie du lombric.

Photos Fernand ©

 

Le Thomise Napoléon

Thomise variable femelle et sa proie.

Une des araignées-crabes les plus faciles à identifier : le Thomise globuleux avec la silhouette du buste de Napoléon sur le dos !

Thomise globuleux et sa proie.Comme toutes les araignées-crabes, le Thomise globuleux (Synema globosum) est un redoutable chasseur à l’affût. Malgré sa petite taille, 3-4 mm pour le mâle, 5-6 mm pour la femelle, il n’hésite pas à s’attaquer à plus gros que lui. Ici une abeille sauvage venue butiner les cosmos du jardin.

Caché entre deux pétales, il a bondi sans crier gare pour un infaillible baiser de la mort. Restait alors à se replier au revers de la corolle pour déguster les fluides internes de sa proie en toute discrétion.

Avec thorax et pattes avant d’un noir luisant, cette femelle présente un abdomen lustré rouge sang. Certains autres spécimens peuvent l’avoir jaune et même blanc. Mais toujours avec cette étrange tache noire qui vaut à l’espèce son surnom. Allusion au buste de l’Empereur et surtout à son bicorne. Même nos amis Anglais y voit ainsi l’impériale silhouette. Spider Napoléon !

Source :

Thomise globuleux femelle.

Plus grande que le mâle, la femelle arbore un abdomen plus rond.

Thomise globuleux mâle.

Un peu gringalet, le mâle présente une dominante plus sombre et un abdomen davantage ovoïde.

Fin mai 2022. À l’affut sur un capitule (un peu fané) de scabieuse.

Fin mai 2022. Dans sa version jaune et noire, à l’affût à l’arrière d’une corolle de Jonc fleuri.

Dans la famille, on n’hésite pas à s’attaquer à plus gros que soit ! Ici le Thomise variable vient de capturer un bourdon.

 

L’Épeire porte-croix

Epeire porte-croix et sa proie.

Si l’Épeire porte-croix capture ici une abeille, son régime très varié en fait un bon auxiliaire au jardin où elle participe à la régulation des insectes ravageurs.

Epeire porte-croix.Et dire que la vaste toile était parfaite ! L’Épeire diadème (Araneus diadematus), alias l’Épeire porte-croix, l’avait soigneusement tendue au petit matin entre deux pommiers du jardin. En quelques secondes, la voilà dépenaillée, secouée par les soubresauts d’une abeille soudainement prise au piège. 

À vrai dire, l’agitation désespérée ne dure que quelques secondes. Jusqu’alors bien cachée, la grosse araignée surgit de nulle part et se rue sur sa proie. Celle-ci est vite « emmaillotée ». Plus aucun mouvement n’est possible dans cette camisole de soie blanche.

Avec l’automne, l’Epeire diadème est parvenue à pleine maturité. Brun-orangé, marquée ici et là de rouille, notamment sur les pattes, elle présente une large croix blanche sur le dos. Il s’agit là d’une femelle à l’abdomen bien rebondi. La ponte aura sans doute bientôt lieu. À l’abri d’un cocon jaunâtre, dans quelqu’anfractuosité d’une écorce où les oeufs passeront l’hiver. La nouvelle génération apparaitra dès les premiers beaux jours.

Source : 

Epeire porte-croix et sa proie.

La toile a beaucoup souffert de la capture. Qu’importe ! L’Épeire porte-croix en reconstruira une nouvelle demain au petit matin. À moins que le moment soit venu pour elle de pondre…  Une fois le cocon refermé sur les oeufs, elle se laissera mourir.

Avec l’automne, il est également temps de passer le relai pour l’Épeire fasciée, avec la construction de ce superbe cocon en forme de montgolfière renversée.