Marronnier de février !

Marronnier de février : Andrène à pattes-jaunes sur Ficaire fausse-renoncule.

Ficaire fausse-renoncule et Andrène à pattes-jaunes : le « marronnier » de février avec ces deux précoces messagers du printemps.

Marronnier de février : Andrène à pattes-jaunes sur Ficaire fausse-renoncule.C’est un peu le marronnier de février. Chaque année, alors que l’hiver a encore quelques semaines devant lui, le jardinier-photographe traque au pied des haies l’un des tandems sauvages les plus précoces : la Ficaire fausse-renoncule (Ranunculus ficaria) et l’Andrène à pattes-jaunes (Andrena flavipes).

Cette saison, à force de pluies et de ciels gris, il aura fallu attendre la dernière ligne droite de février. Mais les voilà bien fidèles au rendez-vous. La ficaire commence à piqueter de jaune luisant les bords du halage et les peupleraies proches du jardin. Le signal est ainsi donné à l’Andrène à pattes-jaunes : il est temps d’émerger !

Avec une allure d’abeille domestique, c’est ici une femelle, bien reconnaissable à sa brosse de collecte jaune orangé aux pattes arrière. D’où le nom de l’espèce. L’abdomen est rayé de bandes fauves et se termine par un toupet de soies brun foncé. 

Pas de précipitation ! Il ne s’agit encore là que d’éclaireurs. La ficaire accueille traditionnellement les premiers butineurs mais le bal des abeilles sauvages n’aura lieu qu’en mars-avril. Quand les haies et le verger seront en fleurs.

Marronnier de février : Andrène à pattes-jaunes sur Ficaire fausse-renoncule.

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La Menthe odorante

Menthe odorante et cuivré fuligineux.

Avec la fin de l’été, voici la floraison de la Menthe odorante, familière des bords de chemins et des prairies humides du marais.

Abeille sauvage sur épi de Menthe odorante.Son nom pourrait convenir à la plupart de ses cousines. Et pourtant, la Menthe odorante (Mentha suavolens) est une espèce bien différentiée. On l’appelle parfois Menthe suave, Menthe douce, voire Menthe pomme. Autant d’évocations du parfum si particulier de ses feuilles rondes et gaufrées.

Comme la Menthe aquatique, elle apprécie les bords de fossés et les prairies humides du marais. Elle s’épanouit ainsi actuellement dans un champ proche du jardin. Les générations estivales d’abeilles sauvages et de papillons s’attardent longuement sur ses délicats épis aux minuscules fleurs blanches.

On la retrouve également dans les allées du jardin, ici et là, parmi trèfles, potentilles et brunelles…  Mais il est vrai qu’on ne peut pas lui laisser partout libre cours. Quel parfum alors au passage de la tondeuse ! 

Collier de corail sur épi de Menthe odorante.

Fadet commun sur épi de Menthe odorante.

Madame Azuré commun sur épi de Menthe odorante.

Comme trèfles et consorts, la Menthe odorante s’est installée spontanément dans les allées du jardin. Elle participe au tapis toujours vert. Et délicatement parfumé en cette saison.

La cousine des marais

Sur les prairies du marais, la Menthe aquatique aussi fleurit en fin d’été. Et les papillons ne s’en prive pas !

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La Reine des prés

Bourdon sur inflorescence de reine des prés.

Une parure vaporeuse délicieusement parfumée : en ce début d’été, la Reine des prés sort le grand jeu pour séduire les butineurs.

Abeille sur inflorescence de reine des prés.

Est-ce son envoûtant parfum ou l’abondance d’un pollen facilement accessible qui vaut à la Reine des prés autant de succès auprès des butineurs ? Les deux sans doute. Les cétoines et autres « brouteurs » en deviennent vite accros. Mais aussi éristales, syrphes, abeilles et boudons.

Reine des prés et abeille charpentière.

Voilà même l’impressionnante abeille charpentière dont la collecte de pollen prend des allures de brasses éperdues dans les vaporeuses ombelles.

Finalement, après deux ans d’hésitations, les quelques plants installés au jardin ont trouvé leur place. Comme les vigoureuses rosettes le laissaient présager en fin d’hiver, de solides tiges rougeâtres ont porté jusqu’à hauteur d’homme leurs ramures aux délicates senteurs de vanille, de miel et d’amande.

Familière des prairies humides du marais, l’élégante sauvageonne semble ainsi avoir apprécié les inondations à répétition de ces derniers mois. Alors, si averses et orages de la mi juin ont malmené sa délicate floraison, le soleil revenu, la voici plus majestueuse que jamais ! 

Reine des prés et Cétoine dorée.

La Cétoine dorée parmi les aficionados les plus assidus de la Reine des prés.

Reine des prés et cétoine grise.

Le semi de petites taches claires de la Cétoines grise presque à l’unisson de la Reine des prés.

S’il ne reste qu’un « brouteur », ce sera le Lepture fauve !

Reine des prés et Vraie lepture noire.

Même silhouette, même taille, même penchant pour le pollen : la Vraie lepture noire. Plus rare.

La belle Trichie fasciée peut rester là des heures, passant d’une fleur à l’autre, prenant même le temps d’une somptueuse sieste !

Madame Éristale interrompu.

Quand elle n’est pas poursuivie par ses admirateurs un peu relous, Madame Éristale interrompu mêle butinage et bain de soleil.

Fausse spirée

Cétoine dorée sur inflorescence de Reine des prés.

Longtemps récoltée pour ses vertus notamment antirhumatismales et antalgiques, la Reine des prés était alors connue sous le nom de Fausse spirée. En raison de la forme spiralée de ses graines. L’appellation a inspiré celle d’un des médicaments les plus célèbres : l’Aspirine.

À contre saison

Emblématique du Marais poitevin, la Reine des prés est estivale. Quitte à se laisser prendre au jeu d’un été indien ! La voilà ainsi au bord d’un fossé, bien verte et fleurie, fin décembre 2018.

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