Les prunelliers en fleurs

Magie printanière : les haies s’illuminent de blanc. Les premiers butineurs sont à la fête avec les prunelliers en fleurs.

Prunelliers en fleurs : Criorhina ranunculi.

Criorhina ranunculi : un gros syrphe « déguisé » en bourdon.

Si l’éclat jaune de la ficaire est réputé annonciateur du printemps, c’est bien l’explosion blanche des prunelliers en fleurs qui en donne le top départ ! Voilà donc, dans les haies, le premier signe d’abondance pour abeilles sauvages, syrphes et papillons.

Avant même l’apparition des feuilles, la ramure se charge de généreux bouquets de boutons blancs dont l’éclosion s’échelonne durant deux à trois semaines. Aussi petites qu’innombrables, les corolles présentent la configuration typique des prunus, avec cinq pétales blancs arrondis qui s’envoleront au vent sitôt la fécondation. 

Au centre, la source verdâtre de nectar se hérissent d’une quinzaine d’étamines porteuses d’un petit « sac » orangé chargé de pollen. Avec le style dressé au milieu bien-sûr. À son sommet, le stigmate jaunâtre est la pierre angulaire du dispositif. Il suffit qu’un insecte y dépose quelques grains de pollen en passant. Et que les pluies incessantes de cette fin d’hiver laissent un peu de répit aux butineurs.

Dans le cortège des prunelliers en fleurs

Osmie cornue, mâle.

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Les orchidées du jardin

Depuis quelques semaines, les rosettes charnues de l’Orchis bouc pointent le bout de leur nez dans les allées du jardin. Pour les fleurs serpentines, il faudra patienter jusqu’en mai !

Des orchidées sauvages au jardin ? Il suffit de repérer leurs rosettes hivernales et d’en prendre soin jusqu’au printemps.

Rosette de l’Orchis pyramidal.

Début janvier. Qui a dit que le jardin dort en hiver ? Depuis quelques semaines, ici et là, les futures orchidées sauvages commencent à émerger… Oh, pour l’heure, elles ne payent pas de mine ! Des rosettes encore rases, tapies dans les allées, parmi le couvert d’herbes, de mousses et de feuilles mortes.

Rosette de l’Ophrys abeille.

Après une longue somnolence estivale, la douceur humide de décembre a stimulé leur réveil. Mais pas de précipitation ! L’hiver débute à peine. Elles ont encore quatre à cinq mois pour faire le plein d’énergie. Pissenlits, violettes et primevères donneront alors le signal. Elles pourront enfin lâcher la bride à leurs superbes et étonnantes hampes florales.

Au printemps prochain, le jardin accueillera ainsi trois espèces d’orchidées sauvages. Ophrys abeille, Orchis pyramidal et Orchis bouc… En attendant, mieux vaut marquer leur emplacement, avec un simple piquet de bambou planté auprès de chaque rosette. Pour éviter les piétinements et, surtout, le moment venu, les coupes intempestives de la tondeuse !

Petite station d’Ophrys abeille sous haute protection !

Rendez-vous au printemps 

Des petits serpentins par dizaines. D’étonnantes petites fleurs à admirer de près. Leur parfum ? Cette robuste orchidée mérite bien son nom d’Orchis bouc !

Très présent au jardin, l’Orchis pyramidal commence à épanouir ses petites fleurs roses à la base de la pyramide. Ou plutôt du cône ! Avec un long et fin éperon à l’arrière de chaque corolle. Pour mieux tromper les papillons. Ici la petite Carte de géographie.

Aussi délicate que discrète, l’Ophrys abeille peut égrener jusqu’à six ou sept fleurs au long de sa frêle hampe. À défaut de nectar, autant de « sex toys » à l’attention des abeilles sauvages. Particulièrement des Eucères qui y perçoivent les atours et l’odeur d’une femelle !

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La Verveine officinale

Verveine officinale et Cuivré commun.

Jadis sacrée, désormais reléguée au rang de « mauvaise herbe », la Verveine officinale se console en régalant les papillons !

Verveine officinale et Azuré commun.Ni le parfum de la Verveine citronnelle, ni l’éclat aérien de la Verveine de Buenos Aires. Modeste, la Verveine officinale (Verbena officinalis) garde le souvenir de ses ancestrales vertus dans ses multiples noms populaires : Herbe de tous les maux, Guérit-tout, Herbe aux sorcières, Herbe sacrée, Herbe à Vénus… Aujourd’hui reléguée au bords des chemins, elle dresse également ses fines tiges ramifiées dans les parties enherbées du jardin.

Preuve, s’il en était besoin, qu’il n’est pas nécessaire d’être spectaculaire pour séduire les butineurs ! Filiformes, les épis floraux distillent ainsi leurs minuscules coroles au fur et à mesure de leur croissance, du milieu de l’été jusqu’au bout de l’automne. De délicates fleurs tubulées, épanouies en cinq lobes rose violacé, très pâles. Et si le regain du Trèfle blanc accapare les abeilles en ce début d’automne, la Verveine officinale, également stimulée par les pluies de fin d’été, fait le bonheur des papillons. Particulièrement des Azurés et des Cuivrés. Chacun ses goûts.

Verveine officinale et Azuré commun.

L’herbe à tout faire ? Des purifications rituelles aux philtres en passant par les « remèdes » les plus divers. Les feuilles et les sommités florales sous forme de décoctions, d’infusions et même de cataplasmes… On lui en demandait beaucoup jadis, pour soigner cheveux, yeux, foie, migraines, insomnies, troubles urinaires et intestinaux, ulcères de la peau, plaies… Sans oublier l’intercession divine et la conquête des coeurs !

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