La double pupille de l’Amaryllis

Amaryllis mâle / Un jardin dans le Marais poitevin.

Chacun ses goûts. Les chenilles du lumineux Amaryllis préfèrent le chiendent des prés voisins aux légumes du potager. Et c’est très bien comme ça !

Amaryllis, mâle.

Une « virgule » centrale brune pour le mâle.

De taille moyenne, brun orangé, assez peu farouche, c’est le papillon estival par excellence. L’Amaryllis (Pyronia tithonus) se distingue immédiatement par un ocelle noir doublement pupillé de blanc aux antérieures. Et sa lumineuse dominante fauve lorsqu’il ouvre les ailes. 

Le petit ocelle noir des postérieures, simplement pupillé, est parfois peu ou pas lisible.

Le contraste est alors saisissant entre l’ardente plage centrale et sa large marge brune. Surtout chez la femelle. Puisqu’une épaisse « virgule » transversale brune en atténue l’intensité chez le mâle. 

Si l’Amaryllis vient au jardin, le vol tranquille, c’est uniquement pour butiner. Ou s’abandonner au farniente au bord des haies ensoleillées. Mais il préfère les prés alentour pour établir sa progéniture. Ses chenilles se développent ainsi sur pâturin, fétuque et chiendent. Parfait ! 

Couple d'Amaryllis in copula / Un jardin dans le Marais poitevin.

Trois à quatre petits points blancs, dans des halos brunâtres, aux postérieures.

D’un été l’autre…

Début juillet 2021. Sitôt émergés, sitôt accouplés. Ici sur un capitule d’artichaut en fleurs.

Début août 2022. Et une, et deux et trois canicules ! C’est peu dire que le jardin est grillé. Foi d’Amaryllis !

Fin août 2022. Un peu de fraicheur dans la canicule avec la menthe aquatique, sur les prairies humides du marais.

Mi-juillet 2023. Sur les capitules jaunes du Séneçon-de-Jacob. Le petit ocelle noir simplement pupillé est ici bien visible aux postérieures.

Fin juillet 2024. Conséquence sans doute d’un interminable printemps pourri, l’émergence a été très tardive cette année.

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Le Pentatome à pattes rouges

Pentatome à pattes rouges sur soleil vivace.

Pas si facile de déterminer le Pentatome à pattes rouges. Une punaise presque comme les autres au jardin. Ouvrez l’oeil !

Pentatome à pattes rouges sur soleil vivace.

Toutes les punaises se ressemblent ? En tous cas, ne comptez pas sur le Pentatome à pattes rouges (Carpocoris purpueipennis) pour un distingo bien tranché. Il se plait à brouiller les pistes. À commencer par lesdites « pattes rouges » ! Plutôt orangées ici, elles peuvent même virer au jaune chez certains spécimens. 

Sinon, l’allure générale répond aux standards du genre. Avec un thorax anguleux aux « épaulettes » pointées de noir. Un scutellum en forme de bouclier triangulaire. Des marges abdominales en damier débordant largement des élytres, lesquels laissent paraître l’extrémité des ailes membraneuses.

Et les couleurs alors ? Une dominante tantôt brun rouille assez foncée, tantôt jaunâtre beaucoup plus pâle. En passant par tous les intermédiaires bien sûr…

Bref, coton la détermination ! Hormis deux petits détails. Ainsi, bien moins saillantes et pointues que chez le Pentatome méridional par exemple, les « épaulettes » thoraciques paraissent émoussées. Et les bordures du bouclier, abstraction faite du décor coloré, ne présentent qu’une très faible échancrure.

Ah çà, le Pentatome à pattes rouges ne livre pas sa différence au premier coup d’oeil. Heureusement, à défaut d’être fortement caractérisé, il se laisse facilement approcher.

Pentatome à pattes rouges sur soleil vivace.

Piqueur-suceur, le Pentatome à pattes rouges se nourrit de sève. Il apprécie tout particulièrement les graines encore fraîches et juteuses.

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La Lysimaque col de cygne

Lysimaque col de cygne et Myrtil femelle.

Appréciée des butineurs, la Lysimaque col de cygne se distingue au jardin par l’originalité et l’élégance de ses épis floraux.

Lysimaque col de cygne et Xylocope.

Dans le Marais poitevin, on a davantage l’habitude de la Lysimaque commune, cette vigoureuse vivace à fleurs jaune vif qui colonise prairies humides et bords de conches. Une petite mélitte lui est inféodée : faute de nectar, l’abeille sauvage y récolte une huile à nulle autre pareille, tant pour nourrir sa progéniture, en mélange avec du pollen, que pour hydrofuger son nid.

Originaire d’extrême orient, sa cousine, la Lysimaque col de cygne (Lysimachia clethroides) s’adapte très bien au marais. Tant que ses racines traçantes y trouvent une terre souple et humide ! Gare donc à l’’envahissement.

Contrairement à l’autochtone, ses petites fleurs étoilées, blanches, produisent un nectar très apprécié des butineurs. Le Myrtil y côtoie ainsi le Xylocope, l’Isodonte mexicaine et l’Eumène unguiculé… Des fleurs regroupées en élégants épis horizontaux. Renflés à la base, ils vont s’amenuisant et relèvent la pointe dans un délicat mouvement qui vaut son nom à l’espèce.

Lysimaque col de cygne et Isodonte mexicaine.

Col de cygne et Myrtil.

Au fur et à mesure de leur pollinisation, les fleurs fécondées perdent leur corolle. D’un côté commence ainsi la maturation des graines, de l’autre l’épi poursuit son éclosion par couronnes successives.

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