Les primevères ne pouvaient pas totalement snober l’actuel anticyclone. Mais, prudentes, elles restent sur leur réserve. Le printemps n’est pas encore là.
Finalement, les primevères du jardin sont raisonnables. Elles se réveillent doucement, faisant fi de la bravade des Coucous, leurs cousins des bords de chemins. Il est vrai qu’au pied des haies et des peupliers, elles ne voient guère le soleil.
D’un vert intense, leurs longues feuilles gaufrées semblent même vouloir jalousement retenir les premières petites fleurs auprès d’elles. Le pédoncule poilu en émerge à peine. Et voilà déjà le long calice vert tendre.
La corolle blanche à coeur jaune semble trahir une origine cultivée. L’emplacement du parterre initial s’est perdu. Quoiqu’il en soit, les belles se sont ensauvagées depuis longtemps, au point de coloniser l’ensemble du petit sous-bois autour de la mare.
Elles y composent chaque printemps un ravissant couvre sol piqueté de blanc et de jaune. Au moins jusqu’à la mi-mai. Trois mois ! Pas de précipitation donc. Quelques éclaireuses, d’accord, mais le gros de la troupe peut encore prendre son temps. S’il veut tenir la distance.