Brune, ou plutôt chocolat, l’Agroeca brunnea met une énergie folle dans la protection de son cocon. Sera-ce suffisant contre les parasites ?
A première vue, on pourrait croire à une petite araignée maçonne. C’est un peu cela mais uniquement pour la finition ! Car le nid façonné par l’Agroeca brunnea n’est pas entièrement constitué de boue. En bonne araignée, elle a filé un cocon. Une petite lanterne suspendue à un brin d’herbe. A l’intérieur, une cinquantaine d’oeufs. Le met préféré, hélas, des larves du Gelis, une petite guêpe parasite de la grande famille des Ichneumons.
Alors, pour mieux protéger sa progéniture, l’Agroeca brunnea recouvre le cocon d’un crépis de boue. Une carapace autant qu’un camouflage minutieusement façonné. C’est presque pathétique de la voir s’affairer avec tant d’énergie et d’application. Car le blindage est sans doute illusoire compte tenu de l’efficace tarière avec laquelle l’ennemi injecte ses oeufs. Mais que faire de plus ?
Une fois l’enduit en place, jusque sur les fils d’encrage, la petite araignée abandonnera le cocon et partira en chasse. Pas de toile en effet mais un patient affût. Parmi les feuilles mortes et les herbes basses. Et dans le feuillage des légumes du jardin.