L’Éristale gluant

Eristale gluant (Eristalis tenax)

Un gros syrphe aux allures de plantureuse abeille : l’Éristale gluant butine paisiblement toute l’année ou presque au jardin.

Eristale gluant (Eristalis tenax)

Des marques abdominales jaune orangé parfois peu lisibles, surtout en début de saison.

Un nom vernaculaire peu flatteur. L’Éristale gluant (Eristalis tenax) est même parfois appelé la Mouche pourceau ! Allusion non pas à la physionomie, au comportement ou au régime alimentaire de l’adulte mais plutôt à ceux de ses larves. Les fameux « vers à queue de rat » qui s’épanouissent dans les eaux fangeuses, saturées en matières organiques, voire les « fosses d’aisance » comme on disait jadis!

Cela dit, ce trait peu ragoutant n’est pas propre à l’espèce. C’est le lot de la plupart des gros syrphes du genre Éristale qui, à leur manière, participent ainsi à l’épuration des eaux stagnantes. 

En plusieurs générations successives, les adultes butinent toute l’année ou presque, dès février-mars, jusqu’au bout de l’automne. On les repère assez facilement à leur face proéminente blanchâtre et leurs gros yeux bruns barrés d’une ligne de poils clairs en partie basse. Avec un abdomen noir rehaussé de deux marques triangulaires jaune orangé, l’allure générale évoque une plantureuse abeille. Mais c’est bien une mouche qui, dérangée, revient souvent butiner au même endroit. D’où son autre nom, l’Éristale tenace.

Eristale gluant (Eristalis tenax)

Aucun risque de piqûre : dépourvus d’aiguillon, les Éristales se laissent volontiers approcher.

Un très proche cousin

L’Éristale opiniâtre (E. pertinax) se distingue par une face plutôt sombre et des tarses avant et médians jaune orangé (brun foncé chez l’Éristale gluant).

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Le hérisson et les feuilles mortes

Le hérisson et les feuilles mortes.

L’hiver arrive ! Avant de fournir une épaisse couverture isotherme au hérisson, le lit de feuilles mortes lui tient lieu de garde-manger… 

Le hérisson et les feuilles mortes.Entre le jardin et la peupleraie attenante, les petits mammifères se sont aménagés quelques passages, sous la vieille clôture grillagée. Les jeunes individus apprennent vite à repérer ces discrètes « coulées ». Ils évitent ainsi de se retrouver coincés dans les mailles du grillage.

Sans doute né en fin d’été, ce jeune hérisson n’a pas encore connu le froid. Ni la disette. Novembre est encore si doux et humide ! Certes, les insectes se raréfient mais il suffit de fouiller le lit de feuilles mortes ou le paillage du potager pour trouver chenilles, limaces, escargots et vers de terre. Sans compter les fruits au pied des pommiers. 

L’été de la saint Martin n’en touche pas moins à sa fin. Le vent du nord commence à piquer. Les premières gelées nocturnes sont annoncées pour cette fin de semaine. Il va falloir sérieusement rechercher un abri. Pas de problème ! Au creux des haies, à l’arrière de la cabane où s’accumule quantité de feuilles mortes chaque automne, à travers le tas de bois… Les cachettes ne manquent pas au jardin.

Le hérisson et les feuilles mortes.

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La Mouche coccinelle

Mouche coccinelle sur Aster lancéolé.

Abdomen orangé rebondi et taches noires variables : points, triangles ou losanges. La Mouche coccinelle participe à la régulation de la punaise verte.

Les cousines du genre Gymnosome (Gymnosoma sp.) se ressemblent tant que, par facilité, elles partagent le même sobriquet générique de « Mouche coccinelle ». Même petite taille (6-8 mm), même abdomen orangé et rebondi, même tache jaune à la naissance des ailes…

Et si le distinguo le plus évident concernait la forme des marques noires abdominales ? Des marques tantôt rondes, triangulaires ou losangées, jointives ou espacées, massives ou effilées. Toujours dans un alignement longitudinal. Parfois comme ici avec un petit écho latéral à l’arrière.

Las ! Ce serait trop simple ! Une même espèce peut en effet présenter des formes différentes. Surtout chez les mâles. Bref, la détermination précise, entre G. nudifrons, G. rotundatum, G. nitens ou G. clavatum notamment, est affaire de spécialistes. 

Pour la jardinier, il suffit de se rappeler combien la « Mouche coccinelle », quelle qu’elle soit, est un précieux auxiliaire. Elle participe ainsi à la régulation des populations de punaises vertes. Un oeuf sur le dos de chaque cible : dès l’éclosion, la larve perce la cuticule et commence son développement aux dépens de son hôte involontaire. À la fois garde manger et abri pour passer l’hiver.

Mouche coccinelle sur Aster lancéolé.

En septembre 2020 sur un capitule de Bident feuillé. Un abdomen tout aussi rond mais, au lieu d’une ligne de taches rondes, de larges marques triangulaires jointives. Pas de pruine dorée sur le thorax. Une femelle sans doute. Quand à l’espèce, on ne peut jurer de rien. Gymnosoma sp. donc !

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