Le petit Éristale bronzé

Petit éristale bronzé sur Véronique de Perse.

Parmi les premiers butineurs de l’hiver finissant, familier des zones humides, le petit Éristale bronzé fréquentera le jardin jusqu’en automne.

Petit éristale bronzé sur Véronique de Perse.Sa petite taille (moins d’un centimètre) et sa dominante foncée en font un hôte très discret du jardin. Et pourtant, en plusieurs générations successives, l’Éristale bronzé (Eristalinus aeneus) y compte parmi les butineurs les plus actifs et assidus. De la fin février jusqu’en novembre.

Mâles et femelles viennent d’émerger. Ils ont passé l’hiver calfeutrés au creux d’une haie ou sous une litière de feuilles mortes. Comme souvent chez les mouches éristales, leurs larves amphibies participeront bientôt à l’épuration des eaux plus ou moins fangeuses dont elles filtrent les matières organiques.

À vrai dire, on y prêterait guère attention sans ces grands yeux si particuliers. Jointifs en l’occurence chez le mâle, jaune clair, très finement velus sur le dessus, ils apparaissent constellés de minuscules points brun rougeâtre. 

En attendant l’abondance du printemps, l’Éristale bronzé jette ici son dévolu sur des fleurs à sa mesure. Les petites corolles bleues de la Véronique de Perse. Entre deux virées sur le Laurier trin.

En fin d’hiver

Petit éristale bronzé sur Véronique de Perse.

Fin février au bord du halage : les corolles de la Véronique donne l’échelle du petit Éristale !

Début mars 2023. Sur le Laurier tin. Les bandes thoraciques sont ici entièrement estompées.

Au printemps

Mi avril au jardin, sur la Sarriette en fleurs. Une dominante sombre, aux reflets bronze, parfois cuivrés, avec de fines bandes beiges sur le thorax.

En automne

Fin septembre au bord des fossés, sur les capitules jaunes du Bident feuillé. Ici une femelle aux yeux disjoints.

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Le Gendarme et le Séneçon

Gendarme sur Séneçon commun.

Yeux globuleux rougeâtres, fin duvet gris sur le dernier article des antennes, thorax en trapèze, décor général aux allures de masque africain…

Dans la série des insectes auxiliaires du jardin, le Pyrrhocore, alias le Gendarme, sort de sa léthargie hivernale à l’appel du soleil.

Son goût pour les bains de soleil, solitaire ou collectif, lui vaut le surnom de Cherche-midi.

Et pendant ce temps-là, grégaires, ses congénères chargent leur batterie au soleil, par petits groupes, au bord d’une haie. Pour sa part, tout juste sorti d’hibernation, ce jeune Gendarme (Pyrrhocoris apterus), préfère partir à l’aventure… Le voilà à l’escalade sur un pied de Séneçon commun.

Tige, feuilles, grappe florale : il passe et repasse. L’exploration n’en finit pas. Mais bof ! Le Séneçon n’a pas l’air de lui convenir. Il découvrira bientôt au jardin des gourmandises davantage à son goût. Surtout les graines le moment venu : Hibiscus, Rose trémière, Mauve sylvestre, Guimauve officinale… 

En attendant, il n’y a même pas là un puceron à se mettre sous le rostre ! Car, piqueur-suceur, le Gendarme ne se nourrit pas seulement de sève. Il apprécie les fluides des petits insectes, y compris de leurs oeufs et de leurs larves. De ce point de vue, en cette saison, mieux vaut aller fureter dans les haies ou sous la litière de feuilles mortes. Entre deux séances de solarium !

Gendarme sur feuille de Séneçon commun.

Devenu adulte l’automne dernier, après un été à l’état larvaire, le jeune Gendarme s’est alors gavé de graines. De tilleul et l’hibiscus notamment. Avant d’hiverner dans les haies, les tas de bois ou de pierres, les anfractuosités des écorces… Il sort de sa léthargie à l’appel du soleil. Les accouplements ont lieu au printemps.

En tournée d’inspection sur les pensées d’une jardinière.

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Le syrphe Meliscaeva auricollis

Meliscaeva auricollis sur laurier tin.

Fécondées en automne, les femelles du petit syrphe Meliscaeva auricollis sont prêtes à pondre. Tayaut bientôt sur les premiers pucerons !

Avant la ponte, une cure de nectar et de pollen, notamment ici sur le laurier tin.

Même sous le soleil, on remarque à peine sa frêle silhouette. Le syrphe Meliscaeva auricollis – désolé, il n’a pas de nom français ! – est si petit. Moins d’un centimètre. Mais sa discrétion tient surtout aujourd’hui à sa sombre livrée hivernale. Dès le mois de mars, le fin abdomen des générations suivantes s’illuminera de lunules jaune d’or bien plus vives. Et les ailes actuellement fumées deviendront hyalines.

Ce sont les femelles qui hivernent. Fécondées à l’automne, elles attendent les premiers beaux jours pour pondre. Comme souvent chez les syrphes, leurs larves se gaveront de pucerons, au potager mais également sur les arbres.

Une dizaine de générations se succèderont ainsi sans discontinuer jusqu’en décembre. Autant dire que le petit Meliscaeva auricollis est quasi présent toute l’année au jardin. Et ses bataillons chasseurs de pucerons aussi. Respect !  Une telle constance mérite bien qu’on l’appelle par son nom. Aussi latin soit-il.

Meliscaeva auricollis sur laurier tin.

Des yeux à l’abdomen en passant par les ailes et le thorax, la dominante est très sombre pour l’actuelle génération hivernale. D’un jaunâtre très estompé, les lunules notamment sont à peine marquées.

Meliscaeva auricollis sur fleur de Ficaire fausse-renoncule.

Les générations printanières (ici dés début mars 2021 sur une fleur de ficaire) puis estivales sont davantage lumineuses, avec des yeux rouge bordeaux, des ailes hyalines, un thorax bronze et des lunules abdominales jaune vif bien marquées, plus ou moins jointives sur les segments 3 et 4.

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