Elle n’aura pas profité du jardin bien longtemps. La Grande Mouche de mai s’est posée sur sur une tulipe puis sur l’herbe pour mourir tranquille.
Son histoire est très comparable à celle du Sialis de la vase. En plus expéditif. Et le vol en prime. La Grande éphémère (Ephemera danica), alias la Grande mouche de mai, comme l’appellent les pêcheurs, n’abandonne en effet son état larvaire que pour l’ivresse des grands ballets aériens au cours desquels a lieu « la grande affaire » !
La femelle meurt sitôt la ponte au fil de l’eau et le mâle attend la fin dans une sorte de paisible indolence. C’est sans doute le lot de celui-ci. Les pattes avant redressées, l’abdomen arqué, prolongé de trois longs cerques, il est comme endormi sur une fleur de tulipe.
Un coup de vent et le voilà sur le trèfle du jardin. Fortement nervurées, tachées de brun, ses longues ailes avant dominent largement les petites ailes arrière. Même dérangé, le coeur n’y est pas ! Il se déplace à peine, sans un battement d’ailes dont le poids finit par le renverser. Il se redresse mollement et reprend sa posture. C’est sans doute son heure. Sous le soleil, un après-midi d’avril.
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