L’Andrène dorsale

Andrène dorsale sur Moutarde blanche.

La bagatelle ne s’éternise pas avec l’Andrène dorsale. Voilà déjà venu le temps d’aménager et approvisionner les nids. Les mâles devront se faire une raison !

Andrène dorsale sur Moutarde blanche.

Le mot Andrène est réputé masculin. Mais l’usage tend à le féminiser.

Voulez-vous faire plaisir à l’Andrène dorsale (Andrena dorsata) ? Semez-lui une planche ou deux de Moutarde blanche ! Chaque début de printemps, immanquablement, elle fera honneur au généreux couvert hivernal en fleurs. Entre deux parades nuptiales mouvementées !

Cette abeille solitaire de taille moyenne (environ 1 cm) se distingue notamment par un dense pourpoint roux. Ses fines bandes abdominales blanc crème s’interrompent plus ou moins en leur milieu. La première étant le plus souvent quasi inexistante.

Les femelles arborent une brosse finement peignée aux tibias arrière. Ici, la collecte vient de commencer. Alors, avec un manchon bien garni de pollen jaune pâle, fini le badinage ! Tant pis donc pour les mâles qui poursuivent leur sarabande effrénée… Fondant brusquement sur la belle, parfois à plusieurs, ils sont désormais vertement éconduits ! 

Car il y a un temps pour tout. Voici déjà venu celui de la ponte et de l’approvisionnement des futures larves. Au fond d’un puit creusé au sol. La nouvelle génération émergera en juillet. Faute de Moutarde blanche, elle n’aura que l’embarras du choix avec les fleurs sauvages ou cultivées du jardin. Pour pour butiner et batifoler à son tour.

Andrène dorsale sur Moutarde blanche.

On voit bien ici l’estompage central progressif des fines bandes abdominales, de l’arrière vers l’avant, au point de quasi disparaître sur le premier segment.

Furtif accouplement. Plus petit, la fourrure moins orangée, le mâle profite de l’inattention de la femelle, occupée à lécher le nectar de la Moutarde blanche, pour fondre sur elle.

En savoir pluS :

 

La Nomade commune

Nomade commune sur Ficaire fausse renoncule.

Dans la série des « abeilles-coucous », la Nomade commune est aussi précoce que la plupart des andrènes. Et pour cause !

Nomade à pattes orangées sur fleurs de pissenlit.
On dirait une petite guêpe. Mais la Nomade commune (Nomada goodeniana) est bien une abeille sauvage. Avec une livrée noire et jaune, mâtinée de rouille sur les ailes, les pattes et les antennes. Plutôt replet, l’abdomen présente de larges bandes jaunes, une par segment, sensiblement rétrécies au centre.

Comme tous les membres de la famille Nomade, voilà une « abeille coucou » dont les pattes sont dépourvues de brosses de collecte. À quoi bon ! Pas besoin de récolter de pollen, en effet, quand il suffit d’aller pondre dans un nid déjà aménagé et approvisionné…

En cette fin mars, Madame Nomade patrouille ainsi à la recherche d’un terrier-nurserie en cours d’installation. Avec une préférence pour ceux des Andrènes. Elle profite de l’absence de la maîtresse des lieux pour s’y introduire. Et y déposer ses oeufs. Les larves ne se poseront pas de questions. Elles détruiront le couvain pour profiter d’un garde-manger bien garni !

Restera à l’usurpatrice la peine de butiner… pour elle-même ! Actuellement, on la rencontre surtout sur les fleurs de pissenlit et de ficaire.

En savoir pluS :

Nomade à pattes orangées sur fleurs de pissenlit.

Une abeille sauvage de taille moyenne (10-13 mm). En échos aux bandes abdominales, des taches jaunes sur la face et le pourtour du thorax.

Début mai 2022. Sur les boutons d’or dans les allées du jardin.

Deux cousines :

La Nomade à pattes jaunes (Nomada succincta) : une cousine presque semblable, avec beaucoup moins d’orangé. Uniquement à la pointe des antennes, alors que les pattes – comme son nom l’indique – en sont dépourvues.

Par contre, chez cette autre cousine, la Nomade rousse (Nomada lathburiana), le roux est très présent : sur le premier segment de l’abdomen (et même en arrière plan des marques jaunes sur les suivants !), la naissance des ailes, les pattes et les antennes. Sans oublier les yeux !

 

L’Andrène noir-bronze

Andrène noir-bronze sur capitule de pissenlit.

Une des abeilles sauvages les plus rondelettes du jardin ! L’Andrène noir-bronze attend avec impatience la floraison des arbres fruitiers.

Andrène noir-bronze sur capitule de pissenlit.Une brosse de collecte orange vif sur les tibias arrière. Voilà qui rappelle la femelle du petit Andrène à pattes jaunes. C’est bien le seul point commun. Car, hormis ce manchon rouille, l’Andrène noir-bronze (Andrena nigroaena) ressemble davantage à une abeille domestique. Par sa plantureuse silhouette comme par sa livrée contrastée.  

Une tête entièrement noire. Un pelage thoracique dense, brun-roux, tirant vers le fauve clair. De fines bandes abdominales chamois sur un fond noir aux reflets bronze. Ultime détail : la fourrure noir intense du dernier segment.

Avec une seule génération annuelle, au printemps, l’Andrène noir-bronze vient d’apparaître au jardin. Jusqu’en juillet, on repère facilement cette tranquille abeille solitaire, à son allure dodue, sur les fleurs de saison. À commencer par les pissenlits et les premiers pruneliers en fleurs. C’est surtout, le moment venu, un excellent pollinisateur des arbres fruitiers. Il sera alors temps, pour chaque femelle, de creuser et d’aménager le nid de sa progéniture. Et de charger de pollen le fameux manchon orangé !

Andrène noir-bronze sur capitule de pissenlit.

N’étaient ses tibias arrière et leur brosse orangée, on pourrait presque confondre la femelle avec une abeille domestique. Du moins est-elle largement aussi grande (1,5 cm) avec une silhouette un peu plus replète !

Pas si facile que ça d’explorer la corolle d’une tulipe !

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