Il faut l’oeil perçant du Pic vert pour repérer les fourmis au sol. De là à en déduire l’emplacement de leurs galeries souterraines… Un sixième sens sans doute.
Un bec si puissant pour de si petites proies ! Au jardin comme ailleurs, le Pic vert (Picus viridis) se nourrit en effet essentiellement de fourmis. Et s’il martèle le sol avec tant d’ardeur, c’est pour atteindre et crever une de leurs galeries. Ou mieux, leur nid. Il ne reste plus alors qu’à y insinuer la langue ! Et à se régaler.
Ce matin, le vieux mâle est accompagné d’un de ses rejetons. Les ailes déjà verdâtres, la tête et le poitrail juvénile encore mouchetés, celui-ci arbore un début de calotte rouge. Mais toujours pas de tâche noire autour des yeux. Mâle ou femelle ? La couleur de la future moustache (noire pour Madame, rouge pour Monsieur) le dira bientôt.
Quand l’apprentissage du merleau n’était déjà pas si simple, on imagine le défi ici pour le jeune Pic vert… Car il ne s’agit pas de tambouriner le sol au hasard. Comment repérer une galerie quelques centimètres sous terre ?
Visiblement, il n’en est pas à son coup d’essai. Il creuse, creuse, près de la planche des iris, et bientôt semble se figer. Le temps de la dégustation. Lorsqu’il relève fièrement la tête, quelques fourmis rescapées courent le long de bec. Il a visé juste ! Évidemment, tous les coups ne sont pas gagnants. Qu’importe. Il peut toujours se consoler avec une larve ou une mouche de rencontre.