Un minuscule fagot d’herbes sèches. Étrange protection, étrange destinée pour la petite Psyché lustrée. Éphémère papillon.
Sitôt écloses, dans les haies et les fourrés, les chenilles de la Psyché lustrée (Psyché casta) n’ont qu’une hâte. Se tisser un cocon protecteur. De la soie douillette certes mais, pour plus de sécurité, l’extérieur est très vite garni de débris divers et de fétus d’herbes sèches. Leur « maison » pour la vie, agrandie et réaménagée au fur et à mesure de la croissance.
Un fourreau confortable et sûr autant qu’un fardeau encombrant à traîner, tant bien que mal, d’une feuille dévorée à l’autre. À la moindre alerte, repli stratégique à la manière d’un escargot. Pour le repos ou par mauvais temps, la Psyché lustrée « colle » son habitacle sur une tige ou un tronc. Ni vue ni connue !
Lorsque viendra le temps de la métamorphose, au bout de deux ans, Monsieur quittera son fourreau pour devenir petit papillon noir. Oh, pas longtemps ! Juste assez pour rencontrer Madame qui, elle, sortira à peine. À reculons. Sans ailes ni antennes d’ailleurs. A quoi bon. L’affaire faite, elle rentrera définitivement à la maison. Pour pondre. Les larves utiliseront bientôt les débris du fagot disloqué pour construire leur propre petit fourreau. Chacune le sien.
Monsieur et Madame Psyché lustrée se laisseront alors mourir. Mission accomplie. Place à un nouveau cycle. Fichue destinée !
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