Les prunelliers en fleurs

Magie printanière : les haies s’illuminent de blanc. Les premiers butineurs sont à la fête avec les prunelliers en fleurs.

Prunelliers en fleurs : Criorhina ranunculi.

Criorhina ranunculi : un gros syrphe « déguisé » en bourdon.

Si l’éclat jaune de la ficaire est réputé annonciateur du printemps, c’est bien l’explosion blanche des prunelliers en fleurs qui en donne le top départ ! Voilà donc, dans les haies, le premier signe d’abondance pour abeilles sauvages, syrphes et papillons.

Avant même l’apparition des feuilles, la ramure se charge de généreux bouquets de boutons blancs dont l’éclosion s’échelonne durant deux à trois semaines. Aussi petites qu’innombrables, les corolles présentent la configuration typique des prunus, avec cinq pétales blancs arrondis qui s’envoleront au vent sitôt la fécondation. 

Au centre, la source verdâtre de nectar se hérissent d’une quinzaine d’étamines porteuses d’un petit « sac » orangé chargé de pollen. Avec le style dressé au milieu bien-sûr. À son sommet, le stigmate jaunâtre est la pierre angulaire du dispositif. Il suffit qu’un insecte y dépose quelques grains de pollen en passant. Et que les pluies incessantes de cette fin d’hiver laissent un peu de répit aux butineurs.

Dans le cortège des prunelliers en fleurs

Osmie cornue, mâle.

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Papillons de janvier

Papillons de janviers : Robert le diable.

Au coeur de l’hiver, les jours qui allongent, le retour du soleil et de la douceur titillent les premiers papillons de janvier.

Papillons de janvier : le Paon du jour.Sans surprise, les papillons de janvier sont les mêmes que début décembre. Ceux qui hivernent sur place à l’état adulte. Avec les pluies incessantes de la fin d’automne et du début d’hiver, pimentées d’un peu de gel mi-janvier, leur retraite n’aura duré qu’à peine deux mois.

Voilà donc Robert le Diable, le Paon du jour et le Vulcain titillés par les jours qui allongent, par le retour du soleil et surtout la grande douceur de cette ultime semaine de janvier. Manque le Citron. Encore faut-il être là au bon moment, lorsqu’il arpente les pieds de haies entre deux bains de soleil !

À vrai dire, seuls les plus hardis osent la précocité. Ils ne sont pas bien nombreux et c’est tant mieux. Car les sources de nectar sont rares. Il faudra attendre encore un peu pour les ficaires et les pissenlits. Et plus encore pour les prunelliers. En attendant, vive le laurier tin !

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Les quatre saisons du Paon du jour

Paon du jour sur capitule d'échinacée.

Avec quatre gros « yeux » irisés pour assurance-vie, le Paon du jour illumine le jardin en toutes saisons. Et hiverne à l’état adulte.

Sans doute le plus spectaculaire, sinon le plus bluffant, parmi les grands voiliers du jardin. Le Paon du jour (Aglais io) n’a en effet pas son pareil pour surprendre son monde. Quel saisissant contraste entre son ténébreux profil brunâtre et l’éclat rougeoyant de ses larges ailes déployées !

Paon du jour sur lierre en fleurs.

Bien sûr, ce sont ses quatre gros « yeux » qui retiennent d’abord l’attention. À l’apex de chaque aile, leur pupille irisée joue avec le noir, le blanc, le rouge orangé et le bleu. On songe aux ocelles moirés du paon dont il tire son nom vernaculaire.

De quoi intriguer, voire effrayer les éventuels prédateurs ? En tout cas, si d’aventure les plus belliqueux donnent du bec contre ces étranges « regards », le Paon du jour sauvera l’essentiel : une aile esquintée peut-être mais sans dommage pour les organes vitaux.

Il ne sera jamais trop prudent. Car si la plupart des papillons du jardin ont une espérance de vie limitée, de quelques semaines, lui fait partie des rares espèces au long cours – avec le Vulcain et la Citron notamment – qui traversent les quatre saisons en une seule génération. Né au printemps, quand ses chenilles sont assurées de trouver de généreuses touffes d’ortie, il butine tout l’été et jusqu’au bout de l’automne, pour passer l’hiver calfeutré à l’état adulte. Ce sont donc de « vieux » papillons rescapés qui émergent en février-mars, avec une seule obsession : s’accoupler et passer enfin le relai.

Au sortir de l’hiver

Paon du jour sur capitule de pissenlit.

Mi mars 2022. Vivent les pissenlits et autres plantes sauvages pour ac cueillir les premiers butineurs !

Début mars 2019. Les arbres fruitiers en fleurs, quelle régalade !

Paon du jour sur laurier tin.

Fin février 2019. Vous cherchez le Paon du jour un après-midi ensoleillé de février-mars ? Faites un tour auprès du laurier tin  !

Début mars 2024. Sur les prunelliers en fleurs des haies.

Au printemps

Mi-avril 2020. Un des premiers visiteurs de la sarriette en fleurs.

Paon du jour sur ronce en fleurs.

Début juin 2020. Au bord des haies, sur les fleurs de la ronce commune.

En été

Paon du jour sur épis de buddléia.

Mi-juin 2023. Oui bien-sûr, un passage par le buddléia s’impose mais le Paon du jour ne s’y éternise pas. Il y a tant à butiner au jardin en cette saison !

Fin juin 2023. Sur un capitule d’échinacée : après le nectar, le bain de soleil.

 

Fin juin 2023. Précieux cosmos ! Ils seront disponibles jusqu’au bout de l’automne…

En automne

Paon du jour sur menthe aquatique.

Début octobre 2022. Sur la menthe aquatique, une silhouette brun foncé et soudain…

… dans un éclair rougeoyant, les quatre « yeux » irisés du Paon du jour. De quoi surprendre voire effrayer les éventuels prédateurs.

Mi-octobre 2023. Parmi les commensaux du lierre en fleurs.

Fin-Octobre 2023. Sur les derniers capitules de la crépide fausse vipérine.

Les chenilles

Chenille du Paon-du-jour sur ortie.

Principalement sur l’ortie : une dominante noire, mouchetée de points blancs et hérissée de soies épineuses (non urticantes).

Ses longues lianes ne manquent pas de supports en bordure de Sèvre niortaise. Familier du Marais poitevin, le houblon sauvage envahit aulnes et frênes, passe d’un arbre à l’autre, se laisse parfois aller à courir sur les berges. C’est, avec l’ortie, une des principales plantes hôtes du Paon du jour.

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