Moins aromatique que sa cousine officinale, la Sauge commune, dite des prés, retient surtout l’attention par son abondante floraison.
Ce n’est pas vraiment une maraîchine ! La Sauge des prés (Salvia pratensis) s’élève ici sur le halage de la Sèvre niortaise près de Coulon. Certes. Mais aux confins de la plaine calcaire, dont elle est familière et qui vient mourir là en pente douce au bord du marais.
Les rosettes de son feuillage gaufré restent plaquées au sol. Modestes, elles laissent la vedette à de spectaculaires épis. Ainsi, autour de solides hampes ramifiées, une multitude de fleurs à deux lèvres, amples mais étroites, s’ordonnent en de ravissantes couronnes échelonnées. D’un bleu violacé intense.
Sans surprise, la lèvre inférieure joue le rôle de piste d’atterrissage pour les insectes. La lèvre supérieure est plus originale. Concave, avec une allure de faucille, elle abrite deux étamines. Abeilles et bourdons les libéreront et se frotteront aux petits sacs de pollen en forçant le passage vers le tube nectarifère. A chaque va et vient, un peu de précieuse poussière se déposera alors sur le frêle style blanchâtre dont la pointe bifide violacée déborde largement. Juste au-dessus.
On trouve parfois la Sauge des prés en jardinerie, comme le Lychnis fleur de coucou, pour donner un air champêtre aux massifs et platebandes. Sinon, actuellement et jusqu’au début de l’été, on peut l’admirer un peu partout au bord des chemins. Et même des routes.
En savoir plus sur la Sauge des prés avec le site abiris.snv.jussieu.fr