Gare au Taon jaune !

Taon jaune sur feuille de menthe des champs.

On pourrait croire le Taon jaune protégé par un casque intégral. Mais ce sont ses yeux, démesurés, qui lui « mangent » toute la tête !

Taon jaune sur feuille de menthe des champs.On ne va pas se mentir.  Si – pour la plupart – les mouches sont bien inoffensives, mieux vaut ne pas fréquenter le Taon jaune (Atylotus loewianus) de trop près. Encore que… Les femelles uniquement. Non pas qu’elles soient belliqueuses : elles ont simplement besoin de quelques gouttes de sang pour concocter leurs oeufs ! 

Pas étonnant donc de les rencontrer essentiellement sur les pâturages où elles peuvent opérer leurs ponctions auprès du bétail. Mais, si vous passez par là, elles pourraient se laisser tenter… Or, efficace à travers le cuir des vaches et des chevaux, la piqure (ou plutôt la morsure) est douloureuse pour l’homme.

Dommage, car, dans une famille où le gris et le noir dominent, le Taon jaune est plutôt joli. Avec cette fourrure dorée et ces étranges yeux jaune-vert. Énormes. Des yeux joints ici : il s’agit donc d’un mâle. Dès lors, pas de « piqure » à craindre. Monsieur est en effet dépourvu de rostre broyeur-suceur. Une simple langue pour butiner. Ouf !

Sources : 

Taon jaune sur feuille de menthe des champs.

Comme souvent chez les mouches, la configuration des yeux détermine le sexe. Disjoints pour la femelle, joints ici pour le mâle.

Fin juillet 2021. Sur une inflorescence de menthe aquatique.

Début septembre 2021. La tête en bas ! Une face ventrale très claire. Et toujours de grands yeux jaunes.

Début septembre 2021. Dans la végétation basse d’une prairie humide du marais.

Beaucoup plus commun, le Taon des pluies (Haematopota pluvialis) se distingue, sur une livrée brunâtre, par des ailes et des yeux joliment marbrés.