Parmi les abeilles familières du Gaura, certaines collectent le nectar. D’autres le pollen. La fécondation viendra surtout de ces dernières.
Quatre pétales blancs ou roses dressés en éventail. Huit longues étamines pendantes. Avec, dans l’axe, un peu perdu dans toute cette mise en scène, un style unique, quadrifide, attendant d’être fécondé. Le Gaura n’a pas choisi la facilité.
D’ailleurs, nombre d’abeilles filent directement au centre du dispositif, vers l’entrée du tube nectarifère, sans même toucher au faisceau d’étamines. Qu’importe. À vrai dire le Gaura ne compte pas vraiment sur elles. Vivent leurs consoeurs collectrices de pollen ! En ouvrières spécialisées (à chacune son job), elles boudent le calice pour se focaliser sur les anthères. Dans un jeu de pattes aussi précis que mystérieux, elles accumulent ainsi la précieuse poussière sur leurs peignes arrière. Et, bénéfice collatéral, l’extrémité du style s’en trouve tout enrobé au passage.
Bien-sûr, aussi spécialisées soient-elles, les collectrices de pollen ne dédaignent pas, de temps en temps, puiser un peu de nectar. Histoire de reprendre des forces sans doute. Avant d’aller décharger leur fardeau. Et de reprendre la collecte.
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