Une coccinelle zombie ? En voisine une. Son calvaire aura duré près d’un mois. Jusqu’à ce qu’elle recouvre ses esprits. Et la liberté.
A première vue, on jurerait la petite coccinelle affairée, sur une feuille de zinnia, au percement d’un cocon un peu plus gros qu’elle, avec l’ambition de boulotter la larve qui y est calfeutrée… Mais c’est tout le contraire.
Agrippée audit cocon, elle veille jalousement sur lui. Un intrus approche ? Elle agite pattes et mandibules comme une possédée pour mieux défendre sa protégée d’un éventuel prédateur. C’est qu’elle connait bien ladite larve. Et pour cause !
Elle l’a en effet nourrie à son insu et à ses dépends de ses fluides internes, après d’une petite guêpe l’ait piquée pour lui injecter un oeuf. La larve en est ressortie au bout d’une quinzaine de jours pour aussitôt lui tisser son cocon entre les pattes. Ayant perdu tout discernement, la coccinelle veille donc sur son « bébé » tout au long de la métamorphose, jusqu’à l’envol de nouvelle petite guêpe. Survivra-t-elle ?
Un fil à la patte
Deux semaines durant, la « coccinelle zombie » a veillé sur la future petite guêpe, comme possédée, rivée sur le cocon, même sous les récentes pluies.
Recouvrant peu à peu ses esprits, voilà deux jours, elle s’est progressivement enhardie, cherchant à s’affranchir de sa mission de garde du corps. Pas si simple quand on a un fil à la patte. Au propre, comme au figuré !
Après chaque vaine tentative, fataliste, elle est revenue sur le cocon. Avant de recommencer, encore et encore, tirant toujours plus fort sur cette fichue patte prisonnière. Jusqu’à ce que, la métamorphose ayant presque terminé son oeuvre, hier matin, le cocon commence enfin à se disloquer et le fil de soie finisse par lâcher.
Galvanisée par sa liberté retrouvée, encore recouverte de rosée, la petite coccinelle a aussitôt pris la tangente, laissant sa tortionnaire achever seule sa transformation. Vivement une colonie de pucerons ! Elle ne les aura pas volés.
Pour en savoir plus sur la coccinelle zombie, lire un article de Sciences et avenir
(Photos : Fernand)