Comme son nom vernaculaire le suggère, l’Osmie hélicicole aménage le nid de sa progéniture dans une coquille d’escargot !
C’est plutôt frustrant de côtoyer une abeille hélicophile au jardin sans jamais l’avoir encore vue à l’oeuvre ! Hélicophile ? Ce penchant pour les escargots n’a évidemment rien à voir avec celui de la Grive musicienne, experte dans l’art de la décortiquer et de les bouloter. Non, il s’agit ici d’utiliser une coquille vide pour y aménager son nid ! Comme d’autres creusent un terrier, perforent un bois mort, évident une tige de ronce ou squattent une des cavités d’un hôtel à insectes.
Même si elle n’a pas l’apanage d’une telle pratique, l’Osmie hélicicole (Osmia aurulenta) lui doit son nom vernaculaire. Alors, comment installer sa progéniture dans pareil habitat tirbouchonné ? Comme toujours chez les abeilles sauvages. Quel que soit le lieu. En aménageant des loges individuelles successives, chacune accueillant un oeuf et son garde-manger. Avec ici un matériaux original pour tapisser les parois, séparer les loges, façonner l’opercule de fermeture de la coquille : un ciment végétal fabriqué en mâchouillant des fibres fraîches.
On aimerait voir ça ! En attendant, thorax brun-rouge, court abdomen rythmé de fines bandes claires, brosse ventrale de collecte rouge : voici Madame Osmie hélicicole affairée sur un épis de Salicaire. La coquille ne doit pas être très loin !
En savoir plus :
- Heiko Bellmann, 2019, Abeilles, bourdons, guêpes et fourmis d’Europe, Delachaux et Niestlé.
- Osmia aurulenta avec la galerie du site insecte.org