N’étaient ses vives couleurs, on jurerait un églantier échevêtré dans une haie. Le rosier liane est sans doute là depuis des lustres. Et retourné à l’état sauvage.
Sureau, troène, chèvrefeuille… Les haies du halage ne manquent pas de parfum en ce début juin. À ce jeu-là, l’Églantier semble presque timide. Mais tellement délicat pour qui, comme syrphes, bourdons et abeilles sauvages, veut bien s’en approcher un peu !
Celui-ci est particulièrement spectaculaire. Un églantier, vraiment ? Plutôt un rosier liane cultivé qui s’est ensauvagé. Vigoureux en diable, il
grimpe allègrement et mêlent haut son feuillage vert intense à celui du merisier et de l’aubépine qui lui font la courte-échelle.
Les cinq larges pétales – plus pâle chez l’églantier véritable – sont ici d’un rose soutenu, mettant d’autant mieux en valeur la forêt d’étamines jaunes. Une splendeur éphémère. Mais constamment renouvelée. Par grappes, de nouveaux boutons sont déjà prêts à prendre le relais.
Dans quelques mois, le rosier liane s’illuminera à nouveau. Comme l’églantier. Outre les galles multicolores de l’été, ses cynorhodons passeront du vert à l’orangé puis au rouge. Tout l’automne. Les fameux gratte-cul .