Sitôt la métamorphose et la copulation, le Sialis de la vase se laisse aller. A quoi bon vivre désormais ? Il lui faudrait peut-être un psy.
Il est comme prostré, ici sur le dossier d’une chaise du jardin, là sur une feuille d’ortie. A peine sorti de la Sèvre toute proche et c’est déjà presque la fin pour le Sialis de la vase. Larve encore voilà peu, il s’est métamorphosé en ce bel insecte aux ailes magnifiques. Disposées en toiture. Comme une verrière fumée aux allures Art nouveau.
Las ! Pour être séduisantes, ses deux paires d’ailes semblent plutôt l’encombrer lorsqu’il prend son envol. Piètre voilier bringuebalé au moindre coup de vent ! Il ne vole d’ailleurs jamais bien loin. A quoi bon. Car le seul et unique but de sa courte existence, c’est de trouver l’âme soeur. Au plus vite. Une histoire qui rappelle celle de la Grande éphémère.
L’extase et la ponte ont lieu sur les herbes du rivage. Les larves se mettront bientôt à l’eau pour deux ans. A se repaître de petits invertébrés. Passée la « grande affaire », sa mission accomplie, le Sialis de la vase n’a alors plus goût à rien. Pas même à manger. Une sorte de profond et fatal spleen. Tout ça pour ça !
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