Un charmant lilliputien. Le Coprin plissé émerge tout juste de l’herbe rase. Une élégance gracile. Pour quelques heures seulement.
Ah, si les allées du jardin pouvaient accueillir autant de Cèpes de Bordeaux… Les Coprins plissés y sont légion en cette fin octobre. Du moins le matin. En fin d’après-midi, ils ont déjà disparu.
Comme tous les coprins, leur chair est fragile et rapidement déliquescente. C’est le moins que l’on puisse dire ici : sur des pieds frêles, presque translucides, les chapeaux en forme de tutus soigneusement plissés virent du blanc au noir en quelques heures. Puis se liquéfient avant même la tombée de la nuit.
Minuscules, sans saveur ni odeur, ils sont réputés, sinon comestibles, du moins non toxiques. Mais qui aurait l’idée saugrenue d’en faire la cueillette ? Même si les vraies poêlées de champignons se font encore attendre !
Autant laisser le Coprin plissé jouer discrètement les délicats agents d’accueil, chaque jour renouvelés, dans la rosée du matin.
Photos Fernand ©