Le sommeil de l’Anthidie

Le sommeil de l'Anthidie / Un jardin dans le Marais poitevin.

Insolite le sommeil de l’Anthidie ! Pour la nuit ou une simple sieste, l’abeille sauvage s’accroche à une haute tige sèche. Sans les pattes !

On a vu voilà peu l’Anthidie septemspinosum affairée sur les hautes salicaires du bord de Sèvre. Dans la famille, on est du genre hyper-actif. Mais une petite sieste n’a jamais fait de mal ! Surtout chez les mâles. Alors, il n’est pas rare de surprendre le sommeil de l’Anthidie. Même en pleine journée. Plutôt à mi ombre.

Bien-sûr, comme tout un chacun, il lui arrive de faire une pause sur la première feuille venue. Voire de s’assoupir sur une fleur. Mais là, rien de vraiment sérieux. Non, pour dormir, vraiment, sa position favorite est plus étonnante.

Elle choisit d’extrémité d’une haute tige sèche. Comme beaucoup d’insectes sans doute. Certes… Mais sans les pattes ! Comment tient-elle ? Ce sont ses puissantes mandibules qui s’accrochent à la tige. Et lui permettent alors de se détendre. À l’horizontale. Les antennes relâchées. Les pattes ramenées en arrière. Ou tout simplement pendantes. Benaise, comme on dit en Poitou !

En savoir plus sur la famille des Anthidies avec le site aramel.free.fr

On devine ici (un peu) les épines abdominales de Monsieur Anthidie septemspinosum. Trois au centre et deux, plus petites, de part et d’autre. Sept épines : d’où son qualificatif latin. Il ne s’agit pas de dards mais plutôt de « griffes » avec lesquelles  l’anthidie tente de lacérer ses  adversaires. Soit à la volée, soit dans de furieux corps à corps. Rassurez-vous, Monsieur ne s’attaque qu’à ses concurrents mâles. Jamais à l’homme qui, même très près, muni d’un appareil photo, l’indiffère complètement !

Fin juin 2020. Trop de nuages, de fraîcheur et de vent. Accrochée par ses seules mandibules, l’Anthidie sp. endormie attend le retour du soleil…

Mi juillet 2021. Chut, grasse matinée sous un ciel couvert. Toutes pattes repliées,simplement accroché à quelques fleurons d’artichaut, par la seule force de ses mandibules.