L’Héliotrope d’hiver n’a pas cherché la facilité pour la fécondation de ses fleurs. Elle sait pourtant mener les butineurs là où il faut !
Ce n’est pas une autochtone mais ses rhizomes galopants apprécient la terre noire et humide du Marais poitevin. Echappée sans doute d’un jardin d’agrément, l’Héliotrope d’hiver colonise ici les bords d’un fossé près de Coulon. Son feuillage est resté vert et, déjà, portées par de solides hampes, ses petites fleurs blanc-rosé diffusent leur subtil parfum vanillé.
Chaque capitule est curieusement organisé. Accrochez-vous ! Aux coroles centrales étoilées la production du pollen. A la couronne périphérique la fécondation des pistils protégés par autant de longs pétales en forme de langue. Comment s’assurer qu’abeilles et bourdons n’oublient personne ? L’Héliotrope d’hiver a trouvé la feinte avec des pieds sexués : la couronne du pied mâle est stérile, autant que peut l’être le coeur étoilé du pied femelle. Dès lors, d’un pied l’autre, le moment venu, les butineurs n’auront pas le choix. Pas si compliqué finalement. Qu’importe le flacon en effet, pourvu qu’on ait le nectar !
Cela dit, gare tout de même, pour être merveilleusement parfumée et constituer un excellent couvre sol, la « néo maraîchine » pourrait vite devenir invasive.