Comme ses congénères, jeunes femelles fécondées, Madame Halicte de la scabieuse va bientôt hiverner. En attendant, elle profite de l’été de la saint Martin.
Rien d’étonnant à voire l’Halicte de la scabieuse butiner au beau milieu de l’automne. C’est en effet une des dernières abeilles sauvages du jardin. Cela dit, passée la saint Martin, elle est ordinairement déjà calfeutrée dans quelque terrier pour quatre mois d’hivernage. Mais à quoi bon s’enterrer quand les après-midi sont encore si doux !
Il s’agit ici d’une femelle. Une lapalissade en vérité puisque tous les mâles sont morts depuis belle lurette. Peu de temps après leur accouplement. En fin d’été. Ainsi, seules les femelles fécondées passeront l’hiver.
Avec leur long abdomen plat, rythmé de doubles bandes ocre et beiges, ces dames émergeront assez tôt en mars. Quelques congénères se regrouperont alors pour creuser un « puit » commun à partir duquel chacune aménagera et approvisionnera ses propres loges larvaires.
Las ! L’esprit communautaire tournera court. Une des femelles finira pas s’imposer et chasser ses ex compagnonnes. Non sans les avoir prises à son service pour terminer l’aménagement de la future nurserie. Elle s’arrogera alors le privilège de déposer ses oeufs dans chacune des loges. Une sorte de coup d’État.
En savoir pluS :
- Bellmann 2019, Abeilles, bourdons, guêpes et fourmis d’Europe, Delachaux & Niestlé.
- Boyer 2015, Abeilles sauvages, Ulmer.
- Vereecken 2018, Découvrir et protéger nos abeilles sauvages, Glénat.
- Les halictes avec le site aramel.free.fr
- Halictus scabiosae avec la galerie du Monde des insectes