Le grand centaure ailé du cloître de Maillezais

fullsizeoutput_a00

C’est une des pièces maitresses du dépôt lapidaire de la grande abbaye bas-poitevine. La double corbeille de ce chapiteau témoigne de la virtuosité de l’atelier de sculpteurs mobilisé, dans la seconde moitié du XIIe siècle, par le réaménagement du cloître de Maillezais. Il est malheureusement très meurtri mais le superbe centaure ailé, qui nous est parvenu presqu’intact, illustre parfaitement un art roman poitevin-saintongeais parvenu à son apogée.

PastedGraphic-7Alors que les ruines de l’abbatiale passionneront encore longtemps par ses questionnements architecturaux très loin d’être résolus, le dépôt et le musée lapidaires émerveillent par nombre de morceaux de bravoure, depuis le début du XIe jusqu’au milieu du XVIe siècle.

Quelques-uns sont restés en place, comme cette belle corbeille de la fin du XIe. A l’entrée du narthex, elle met en scène de grands corbeaux sous un tailloir de fines palmettes. Toutes ailes battantes, ils enlèvent un lièvre prisonnier de leurs puissantes serres. Dans le même temps, ils donnent la becquée à un oisillon vu de dos, sous chaque angle du tailloir. Le traitement des ailes y est remarquable, soulignant à la fois le mouvement ascendant de la scène et une sorte de tendresse protectrice enveloppant les oisillons.

Il faut prendre le temps de la découverte à Maillezais. Sur les ruines, sur l’herbe rase comme dans les salles des bâtiments conventuels, le plaisir vient avec le regard qui s’aiguise au fil de la visite.

PastedGraphic-6

Le cloître roman de Maillezais comptait une soixantaine de doubles corbeilles, à la fois profondément sculptées et finement ciselées. Une maîtrise qui a fortement influencé la création du XIIe siècle en Bas-Poitou.