Elles ont mauvaises réputation. Voici cependant quelques guêpes du jardin, plutôt inoffensives, qui participent utilement à son équilibre.
On pense aussitôt aux guêpes sociales dont les colonies s’organisent autour d’une reine dans des « nids » soigneusement construits en fibres de bois mâchées. Comme la Guêpe commune ou sa cousine germanique, les différents Polistes ou le Frelon tant européen qu’asiatique.
Mais le jardin accueille bien d’autres de leurs cousines. Des solitaires. Avec de nombreuses variantes dans le gabarit, les couleurs (même si le jaune et noir dominent le plus souvent), la forme de l’abdomen plus ou moins pétiolé et leur comportement : fouisseuses, maçonnes, potières…
Parmi leurs points communs, toutes butinent et – surtout les sociales – raffolent du jus sucré des fruits bien mûrs. Dans l’arbre comme au sol. Pour autant, pas de pollen ou de nectar pour garnir le garde-manger de leur progéniture. Mais des protéines. Soit sous forme de boulettes pré-mâchées. Soit avec des proies vivantes mais anesthésiées. Les femelles sont ainsi de redoutables chasseuses, avec des spécialités différentes d’une espèce l’autre : chenilles, sauterelles, vers blancs, grillons, abeilles, araignées…
Enfin, sauf réflexe de défense, notamment des sociales si on s’approche trop près de leur nid, les guêpes ne sont guère agressives. Il suffit de les laisser vivre leur vie !
Sur un piquet de tomates. Récolte de fibre de bois par une ouvrière de la Guêpe commune, pour l’aménagement et l’entretien du nid de la colonie.
Quelques guêpes sociales
La Guêpe commune vient de capturer et de démembrer une tipule.
Trois petits points noirs sur le clypéus jaune pour la Guêpe germanique.
Dominante jaune et noire avec quelques touches de rouille pour le Frelon européen.
Une mouche éristale capturée par un frelon asiatique qui va la dévorer pour la régurgiter sous forme de boulette en arrivant au nid.
Des antennes orangées tire-bouchonnées : Monsieur Poliste gaulois émerge en fin d’été et ne survit pas à l’hiver.
Parmi les guêpes solitaires
Rouge et noire : le petit Pompile fait son nid dans le bois pourri et chasse les araignées.
Une autre chasseuse d’araignées : la Pélopée maçonne vient ici de capturer un Thomise variable.
Toute noire, l’Isodonte mexicaine traque les sauterelles.
Deux bandes jaunes sur fond noir : la Scolie hirsute chasse les gros vers blancs du hanneton.
Comme son nom le suggère, le Sphex gryllivoire chasse les grillons.
L’Eumène méditerranéen construit de petites « amphores » d’argile pour y pondre et y amasser des chenilles arpenteuses.
Chenilles également au menu des larves de l’Eumène couronné.
La spécialité de la Guêpe de tordeuses la rend particulièrement utile au verger.
L’impressionnant Eumène unguiculé a une préférence pour les chenilles de noctuelles.
Cousin des Eumènes, le Discoelius zonalis est plutôt rare, au point que personne n’a songé à lui donner un nom vernaculaire.
La Melline des champs cible les petites mouches.
Nid dans le bois mort et menu à base de syrphes pour les larves de l’Ectemnius continuus ponctuatus.
Le petit Eumène pomiformis ici sur les fleurs de symphorine.
En savoir plus :
- Heiko Bellmann, 2019, Abeilles, bourdons, guêpes et fourmis d’Europe, Delachaux et Niestlé.
