Le marais de Saint-Rémy

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On y accède à la rame, depuis la Sèvre niortaise, à mi parcours entre le bourg de Magné et l’écluse du Marais-Pin. Par la conche du Châtelier. Le marais de Saint-Rémy est un petit diverticule du Marais poitevin, au pied des coteaux de Montigné à l’ouest et de la Moucherie à l’est.

fullsizeoutput_a05Prairies et peupleraies y sont entrecoupées de petits fossés aujourd’hui peu entretenus. A vrai dire, la barque n’a plus guère accès qu’à la conche du Châtelier puis à celle de Peigland. La balade n’en est pas moins superbe.

Elle longe notamment la grande ferme de Peigland dont les vastes bâtiments dominent le marais d’une douzaine de mètres, témoignage d’une exploitation agricole ancestrale partagée entre plaine céréalière et marais mouillé plutôt voué à l’élevage.

Plus loin, l’abrupte falaise du coteau de Montigné constituait la défense naturelle d’un village fortifié néolithique par ailleurs défendu, sur le plateau calcaire une vingtaine de mètres plus haut, par une double enceinte de fossés et de palissades.  Révélé par photographie aérienne, puis fouillé à la fin des années 70 *, le site illustre l’occupation néolithique bien structurée des rivages de l’ancien golfe des Pictons **.

Inutile de monter là-haut. Sauf si vous êtes amateur de grandes cultures. Mieux vaut flâner encore un peu dans le marais de Saint-Rémy. Vous n’y rencontrerez personne ou presque. Sinon une flore et une faune remarquables. Peut-être justement parce l’endroit est très peu fréquenté.

A l’écart des circuits habituels, les « bouts de marais » comme celui-ci ne manquent pas dans les marais mouillés. A Bessines, Aziré, Mouzeuil-Saint-Martin ou ailleurs. Il suffit de prendre la barque ou le canoë. Avec le sens de l’orientation malgré tout.

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Au XIXe siècle, d’importantes fermes, comme celle de Peigland, se sont implantées en extrême limite du plateau calcaire, se partageant entre l’exploitation de la plaine et celle du marais mouillé.

Sources :

  •  « Le coteau de Montigné à Coulon », Jean-Pierre Poutreau, Groupement vendéen d’études préhistoriques, 1982
  • « Les camps néolithiques fortifiés autour du Marais poitevin », Chris Scarre, Groupement vendéen d’études préhistoriques, 1979