Voici venue la saison de la Collète du lierre. Une petite abeille terricole inféodée au nectar et au pollen du lierre. La nourriture favorite de ses larves.
Cinq étamines dressés sur le pourtour d’un petit disque conique suintant de nectar. C’est là toute la raison de vivre de la Collète du lierre ! L’apparition de la petite abeille sauvage est ainsi parfaitement synchronisée avec l’éclosion des ombelles jaune-verdâtre. Sur les haies, le tronc des frênes et des peupliers. En cette fin septembre, tout juste sortie de terre, la voilà donc à pied d’oeuvre.
Premières anthères bourrées de pollen. Premières gouttes de nectar. De quoi préparer la bouillie des futures larves. Mais chaque chose en son temps. Entre deux butinages, les femelles prospectent activement le jardin, en quête d’un coin tranquille où creuser leur terrier. Les mâles patrouillent aussi. Prêts à saisir la moindre opportunité.
L’automne dernier, c’est une planche de choux qui accueillait la « bourgade ». Des petits cratères par dizaines. Ensemble mais chacune chez soi ! Cette année, il semble que ce soit la planche voisine. L’agitation s’intensifie depuis quelques jours. Et déjà les premiers « puys » de terre fine émergent. Parmi les haricots cette fois !
SOURCES :
- Bellmann 2019, Abeilles, bourdons, guêpes et fourmis d’Europe, Delachaux & Niestlé.
- Boyer 2015, Abeilles sauvages, Ulmer.
- Vereecken 2018, Découvrir et protéger nos abeilles sauvages, Glénat.
- La famille des Collètes avec le site aramel.free.fr

Un thorax à la fourrure rousse. Un long abdomen noir marqué de bandes claires. Et des pattes hérissées de soies pour la collecte du pollen.

Collète entrant dans son terrier dont le cratère a été malmené par la pluie.

Début octobre, la « bourgade » compte une centaine de petits cratères, principalement sur les buttes des derniers haricots verts, mais aussi parmi les scaroles et jusque dans les allées.

Mêlée de mâles à proximité de la « bourgade ».

À ne pas confondre avec la femelle de l’Halicte de la Scabieuse, dont l’abdomen, plus long et plus étroit, est rayé de bandes bicolores.

Mais gare à l’Epeolus fallax, une petite « abeille coucou » qui cible précisément les terriers de la collète pour installer sa progéniture…

La Collète n’est pas la seule à apprécier le lierre en fleurs, véritable coqueluche pour la plupart des butineurs de l’automne.