Spectaculaire sur les prairies humides comme au bord des fossés, l’Eupatoire à feuilles de chanvre réjouit les butineurs en cette fin d’été.
Exit déjà les grandes ombellifères mais aussi les cardères, les bardanes, les épiaires et les reines des prés. L’été caniculaire a eu raison des hautes mellifères du marais. Quelques-unes cependant font de la résistance. Salicaires, pulicaires et bidents illuminent toujours les berges des fossés. Et, avec elles, l’Eupatoire à feuilles de chanvre (Eupatorium cannabinum), autrement appelée du joli nom de Chanvrine. Il est vrai que la belle a l’habitude de fleurir en fin d’été. Jusqu’en automne.
Ses inflorescences échevelées ne ressemblent à aucune autre. Voilà des bouquets à dominante vieux rose. Avec des dizaines de petits fleurons tubulaires d’où émergent de longs et fins styles blancs. Les papillons en raffolent. Abeilles, bourdons, guêpes également. Et même les coléoptères !
Quand aux fameuses feuilles de chanvre, la comparaison vient en effet à l’esprit, avec trois à cinq foliotes lancéolés et dentés. Mais si la Chanvrine compte parmi les plantes médicinales du marais, pas de fumette en perspective. C’est en décoction ou infusion surtout (feuilles et racines) que la tradition lui accorde quelque vertu pour remédier notamment à certains troubles hépatiques.