Deux noms, une même espèce. Mégère et Satyre : la femelle et le mâle d’un papillon à dominante orangée. Et au délicat revers.
Des appellations peu amènes. La référence mythologique – différente pour la femelle et le mâle de cette même espèce – suggère la cruauté pour Madame et la lubricité pour Monsieur. Allez savoir pourquoi ! Certes, Mégère et Satyre (Lasiommata megera) sont plutôt farouches et ne se laissent guère approcher. Mais sans la moindre once d’agressivité bien entendu.
Avec un peu de patience, ils finissent même par accepter les paparazzi. Le jeu en vaut la chandelle. Car, parmi les papillons orangés quadrillés de brun, voilà sans doute un des plus élégants. Cela tient à la finesse de la marqueterie parcourue de lignes en zigzag. Comme les zébrures obliques d’un éclair. Celles-ci sont plus épaisses chez le Satyre. Avec la même rythmique d’ocelles d’un sexe l’autre : un à l’apex des antérieures, quatre en bordure des postérieures.
C’est surtout à leur revers que Mégère et Satyre font montre de raffinement. Dans des tonalités certes un peu pâles, les postérieures s’animent ainsi de sequins et de festons. Des fanfreluches comme un pied de nez à la rudesse de leurs noms.
En savoir plus :
- Moussus, Lorin et Cooper, 2022, Guide pratique papillons de jour, Delachaux et Niestlé.
- Mégère et Satyre avec le site quelestcetanimal.com
- Lasiommata megera avec la galerie du site insecte.org