Quand le bouturage du laurier rose est si facile, avec un racinage dans un simple verre d’eau, à quoi bon récolter ses graines ? Laissons-les au vent…
Evidement, le spectacle est moins éblouissant qu’en plein été ! Mais, pour peu que le soleil de janvier s’en mêle un peu, la maturité des fruits secs du laurier rose (Nerium oleander) se fait aussi délicate qu’explosive.
Les milliers de petites fleurs sont tombées depuis longtemps. Elles ont fait place à des grappes de longues gousses. Vertes puis brunâtres. Noires désormais. Leur ouverture progressive permet d’admirer le parfait alignement des graines et de leur plumet sagement resserré au creux des deux étroites loges accolées.
En séchant, les demi-gousses ne tardent pas à se tordre et se recroqueviller. Un peu à la manière de l’Epilobe, les graines ainsi expulsées épanouissent aussitôt leur plumet. Comme autant de ressorts. Les longs poils fauves s’entrecroisent. Et le gracieux désordre améliore la prise au vent. N’est-ce pas le but du jeu ?