La Rhubarbe en fleurs

Rhubarbe en fleurs, Flambé.

Entre côtes et floraison, il faut choisir. On ne voit donc jamais la rhubarbe en fleurs. Spectaculaire exception ce printemps !

Rhubarbe en fleurs, Andrène à pattes jaunesTant pis pour les côtes juteuses et acidulées ! Une fois n’est pas coutume, les solides hampes florales de la rhubarbe n’ont pas été sacrifiées ce printemps. Pour le simple plaisir de leurs hautes et voluptueuses inflorescences. Aussi lumineuses que celles de la Reine des prés. L’enivrant parfum en moins !

Les butineurs du jardin s’y régalent. Mais pas que.  Les papillons comme le Flambé. Les abeilles sauvages comme l’Andrène à pattes jaunes. Bien sûr. Reste que les plus assidues sont les cétoines. Quel plaisir en effet de venir là brouter ces bouquets de petites fleurs pour la robuste Cétoine dorée et ses familières cousines, la Cétoine grise et, plus petite encore, la Cétoine à tarière. Certaines s’y réfugient même le soir pour y passer la nuit !

Cela dit, inutile de laisser tout cela partir à graines. La souche appréciera bientôt d’être soulagée par un rabattage complet. Les pluies annoncées pour les jours prochains faciliteront la reprise. Avec de délicieuses tartes en perspective.

Rhubarbe en fleurs, Cétoine dorée

Une dominante verte, avec des reflets bronze, pour la Cétoine dorée dont les élytres sont marqués de stries et de taches blanches.

Rhubarbe en fleurs, Cétoine grise

La livrée noire maculée de blanc de la Cétoine grise lui vaut le surnom de Drap mortuaire.

Rhubarbe en fleurs, Cétoine à tarière

Les courts élytres de petite Cétoine à tarière, noirs tachés de beige, ne recouvrent qu’en partie l’abdomen, beige taché de noir.

Cétoine dorée sur inflorescence de Reine des prés.

Plus tardive, également fréquentée par les cétoines, la Reine des prés s’épanouit en début d’été.

Holà ! Les graines sont en pleine maturation. Il est temps de soulager la souche !

Bon, on ne va pas se le cacher ! Les hampes florales de la rhubarbe ont beau être spectaculaires, elles ne font pas oublier les subtiles saveurs de la tarte printanière par excellence… Alors, vivement la repousse des larges feuilles et de leurs juteux pétioles.

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Annuelle la bourrache ?

Annuelle la bourrache ? Ici avec une jeune reine du Bourdon des prés.

En théorie annuelle, la bourrache qui fleurit actuellement au jardin a commencé sa pousse l’an dernier. Le réchauffement climatique est passé par là !

Annuelle la bourrache ? Ici avec l'Anthophore plumeuse.À proprement parler, la bourrache est une plante annuelle. Évidemment. Encore que… Voilà tout juste un an, quelques vieilles carcasses avaient passé l’hiver sans trop d’encombre pour ramifier à nouveau et refleurir dès début mars. Avant même que l’habituel semi naturel ne lève ! Une aubaine pour les premiers butineurs du jardin.

Belle variante cette année après un automne puis un hiver particulièrement favorables. Ainsi, quelques graines de l’été ont pu lever en novembre et se maintenir à l’état de rosette sans souffrir du gel. Il est vrai qu’en décembre un sérieux éclaircissage avait sélectionné les plans les plus vigoureux.

Ils n’auront donc pas attendu le printemps pour élancer leurs solides hampes. Et fleurir. À point pour la jeune reine du Bourdon des prés qui, déjà, les pattes arrière chargées de pollen, s’affaire à l’approvisionnement de sa colonie naissante.

Tout juste émergées, l’imposante Abeille charpentière et la petite Anthophore plumeuse profitent également de cette nouvelle manne. Alors qu’ici et là le semi naturel commence à pointer. Pour un peu, on le croirait en retard ! Décidément, la bourrache ne manquera pas cette année. 

Annuelle la Bourrache ? Ici avec l'Abeille charpentière.

On introduit la bourrache une seule fois au jardin. On peut ensuite compter sur le très généreux semi naturel. Le plus souvent en deux vagues successives. L’une en fin de printemps, l’autre en fin d’été. Et les graines de cette seconde tournée restent généralement en terre tout l’hiver pour germer en mars-avril. Sauf si automne et hiver trop doux en décident autrement…

Quand les graines germent à l’automne, que les larges rosettes gaufrées ne gèlent pas et restent dans les starting-blocks jusqu’au printemps suivant… Voilà presqu’une plante bisannuelle ! Faute de véritable hiver. Faut-il vraiment s’en réjouir ?

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Paisible Éristale

Paisible Éristale sur moutarde blanche.

Le jardin est dans les starting-blocks. Les butineurs ne sauraient tarder. Et voilà déjà le premier d’entre eux. Le paisible Éristale tenace.

Paisible Éristale sur moutarde blanche.Pas encore de syrphes à l’horizon. Sinon un de leurs cousins, le solide Éristale tenace (Eristalis tenax), un des bunineurs les plus précoces. Alors que bourdons et abeilles sauvages se font attendre, il est arrivé au jardin avant même les abeilles domestiques auxquelles il ressemble un peu.

Il est toutefois plus massif. Et parfaitement inoffensif !  Il s’en distingue notamment par un épais abdomen noir, deux taches orangées en sablier sur le deuxième segment, de gros yeux sombres et de courtes antennes sur une face triangulaire blanchâtre barrée de noir.

Peu flatteurs, ses noms populaires – Éristale gluant ou Mouche pourceau – ne le concernent pas directement. Lui est plutôt fin gourmet. De fleur en fleur. Avec nectar et pollen au menu. Quand ses larves ont il est vrai un régime moins délicat : trous d’eau fangeux et fossés envasés dont elles favorisent l’épuration en absorbant leurs matières organiques. À chacun et chacune sa gourmandise !

Paisible Éristale sur moutarde blanche.

Une face triangulaire blanchâtre, barrée de noir, et des tarses avant sombres : deux détails pour le distinguer de son quasi jumeau, l’Éristale opiniâtre.

Paisible Éristale sur moutarde blanche.

Les marques orangées sur l’abdomen noir sont parfois très estompées.

En savoir plus :

À propos des larves de l’Éristale tenace, les fameux « vers à queue de rat », lire la page que leur consacre le site insectes-net.fr