Comment butiner la Sauge des marais ? Il y a deux écoles selon la longueur de la langue du butineur. Exemples avec les bourdons.
Large piste d’atterrissage, stries blanches sur fond bleu pour guider les butineurs… Voilà des corolles très accueillantes. Mais le tube nectarifère est si long ! Alors, il y a deux écoles pour butiner l’aromatique Sauge des marais (Salvia uliginosa). Celle -traditionnelle – du Bourdon des champs et celle – express – du Bourdon terrestre.
Tout dépend de la longueur de la langue. Il faut en effet en tirer une sacrée pour atteindre les suintements sucrés au fond du tube, la tête restant coincée sous l’étroit « casque » de la corolle. Pour la Sauge, c’est justement le but du jeu. Car le pollen est là sous la lèvre supérieure : de passage en passage, les butineurs le véhicule de fleur en fleur.
Pas trop de difficulté pour le Bourdon des champs qui la joue à l’ancienne ! Il s’appuie donc sur la piste d’atterrissage, enfourne alors la tête et tire la langue tant qu’il peut. Il est vrai qu’il fait parti des bourdons les mieux équipés de ce point de vue !
Tout le contraire du Bourdon terrestre. Heureusement, c’est un malin. Puisque le tube nectarifère est trop long, il n’hésite pas à le perforer, au plus près du calice, pour s’y ménager un raccourci. Évidemment, l’incision prend un peu de temps mais, au fil des visites sur une même fleur, le butinage express est garanti. D’ailleurs, quelques opportunistes, abeilles et même papillons, profitent de l’aubaine !
Et tant pis pour la Sauge. Car le raccourci fait l’impasse sur le brossage des anthères et la diffusion du pollen. Qu’importe. Il reste le valeureux Bourdon des champs pour mettre un point d’honneur à respecter la tradition !
Comme l’abeille charpentière
Même cause, même effet
Les fèves aussi !
Aubaine