Ni arme ni coquetterie : les cornes de l’Osmie sont d’efficaces outils pour façonner le nid de l’abeille sauvage maçonne.
On a vu l’autre jour Monsieur Osmie cornue (Osmia cornuta) prendre des forces auprès des généreux pissenlits du jardin. L’immuable scénario se renouvelle ainsi chaque fin d’hiver. Les mâles émergent les premiers, se gorgent de nectar et piaffent d’impatience en attendant leurs belles…
Les voici enfin ! Plus costaudes. Jusqu’à un centimètre et demi quand ces messieurs ne dépassent guère le centimètre. Même livrée bicolore : roux flamboyant pour l’abdomen et noir franc pour le thorax. Et la tête. Les femelles se distinguent en effet par une fourrure faciale noire d’où émerge les deux petites cornes emblématiques de l’espèce.
Pas de cornes chez les mâles mais une houppette grise ! À quoi bon ? Seules les femelles sont ainsi équipées pour « maçonner ». Façonner de la boue et cloisonner l’intérieur du nid. Tasser pollen et nectar au fond de chaque cellule avant d’y pondre. Puis refermer le nid d’un mélange compact de boue et de petits cailloux.
Une dizaine de cellules soigneusement aménagées et approvisionnées, le plus souvent dans une tige creuse. Un tube de bambou par exemple. Un sacré boulot. Mission accomplie. Madame se laisse alors mourrir. Comme Monsieur sitôt l’accouplement.
En savoir plus :
- Philippe Boyer, Abeilles sauvages, Ulmer
- Bellmann, 2019, Abeilles, bourdons, guêpes et fourmis d’Europe, Delachaux et Niestlé.
- Les Osmies avec le site aramel.free.fr