Sacrée bedaine ! Si le Méloé est bien incapable de voler, ses larves pratiquent un funeste covoiturage pour les abeilles qui les transportent…
Un coup d’oeil trop rapide peut le faire passer pour un Staphylin, l’équarrisseur du jardin. Mais le Méloé n’en a pas le tonus ! Il serait bien incapable de redresser son abdomen tel un scorpion pour impressionner un importun. C’est plutôt comme un fardeau qu’il traîne. Surtout ici la femelle, chargée de milliers d’oeufs.
Les petites larves grimperont sur les fleurs sauvages, notamment de pissenlit, non pour s’en repaître mais pour « sauter » sur les abeilles de passage. En particulier les Anthophores dont l’abondante fourrure permet de bien s’accrocher. Jusqu’au nid. Et là, oeufs, miel, pollen… Bombance !
Indolent, le Méloé ne peut guère compter sur la fuite, ni la contre-attaque, en cas de dérangement. Mais il sait très bien faire le mort. Un liquide huileux, toxique et répulsif, suinte alors de certaines de ses articulations. Une dissuasion à peu de frais avant de reprendre tranquillement son chemin.
Le temps d’apprécier ses reflets bleutés, la fine ponctuation de ses courts élytres et de son thorax, ses puissantes mandibules. Et le chapelet de ses antennes.
Sources :
- Albouy & Richard, 2017, Coléoptères d’Europe, Delachaux & Niestlé.
- Le genre meloe avec le site caramel.free.fr
- Meloe violaceus avec la galerie du Monde des insectes