Ce n’est pas à sa fourrure mais aux longues soies des pattes médianes, apanage de Monsieur, que l’Anthophore plumeuse doit son qualificatif.
S’il fallait désigner la « chouchou » du jardin, ce serait assurément l’Anthophore plumeuse. D’abord parce que la solide abeille sauvage est une butineuse hors pair. Elle était déjà là fin février et, depuis, elle n’arrête jamais. Par tous les temps.
Et comment résister au charme de cette petite peluche ? Son abondante fourrure, jusque sur la face, mêle blanc-crème, gris-cendré, fauve et brun-roux. Trapue, avec ses petits yeux noirs, luisants, elle ne manque pas d’allure.
Et quelle vivacité… C’est peut-être le seul défaut de l’Anthophore plumeuse. Du moins au regard du photographe. Difficile en effet de la suivre. Dans ses brusques allées et venues naturellement. Mais aussi lorsqu’elle butine. Sur le romarin comme sur les fruitiers ou les primevères. La « stakhano » n’a pas de temps à perdre. Elle prépare donc sa très longue langue avant même d’arriver sur la fleur. Droit au but. C’est l’affaire deux à trois secondes. Et vite à la suivante.
On la voit partout, sur les fruitiers, les fleurs sauvages, les arbustes d’ornement, les primevères et les violettes, avec une prédilection pour le romarin. Dont la floraison touche hélas à sa fin. Alors le jardin lui prépare de nouvelles gourmandises. Le mirabellier et le trèfle, c’est pour bientôt !
SOURCES :
- Bellmann 2019, Abeilles, bourdons, guêpes et fourmis d’Europe, Delachaux & Niestlé.
- Boyer 2015, Abeilles sauvages, Ulmer.
- Vereecken 2018, Découvrir et protéger nos abeilles sauvages, Glénat.
- Les Anthophores avec le site aramel.free.fr

Quand le romarin lâche prise, le mirabellier notamment prend le relais !

Puis les pommiers ! On voit bien ici les longues soies des pattes médianes de ce mâle.

Pas si fréquent de pouvoir approcher une Anthophore pendant son bain de soleil !

Fin mars 2020. Sur fleur de Lamier pourpre.

Mi-Mars 2021. Sur fleur de bourrache.

Début avril 2021. Sur épi de Bugle rampante.

Début avril 2021. Au pied des haies, à l’appel du Grémil bleu-pourpre.

Fin avril 2021. Dans les allées du jardin, sur les inflorescences du Trèfle du prés.

Thorax hirsute, pattes et côtés de l’abdomen noirs tachés de blancs : gare à la Mélecte commune, cleptoparasite de l’Anthophore plumeuse !

Chaque début mars, les premières Anthophores plumeuses (mâles) ne manquent pas le rendez-vous du romarin. Deux à trois secondes parleurs suffisent avec pareille langue !