Le fardeau du Méloé

Méloé agrippé à une tige de Lierre terrestre, courts élytres et volumineux abdomen / Un jardin dans le Marais poitevin.

Sacrée bedaine ! Si le Méloé est bien incapable de voler, ses larves pratiquent un funeste covoiturage pour les abeilles qui les transportent…

Méloé, femelle / Un jardin dans le Marais poitevin.Un coup d’oeil trop rapide peut le faire passer pour un Staphylin, l’équarrisseur du jardin. Mais le Méloé n’en a pas le tonus ! Il serait bien incapable de redresser son abdomen tel un scorpion pour impressionner un importun. C’est plutôt comme un fardeau qu’il traîne. Surtout ici la femelle, chargée de milliers d’oeufs.

Méloé, femelle / Un jardin dans le Marais poitevin.Les petites larves grimperont sur les fleurs sauvages, notamment de pissenlit, non pour s’en repaître mais pour « sauter » sur les abeilles de passage. En particulier les Anthophores dont l’abondante fourrure permet de bien s’accrocher. Jusqu’au nid. Et là, oeufs, miel, pollen… Bombance !

Indolent, le Méloé ne peut guère compter sur la fuite, ni la contre-attaque, en cas de dérangement. Mais il sait très bien faire le mort. Un liquide huileux, toxique et répulsif, suinte alors de certaines de ses articulations. Une dissuasion à peu de frais avant de reprendre tranquillement son chemin.

Le temps d’apprécier ses reflets bleutés, la fine ponctuation de ses courts élytres et de son thorax, ses puissantes mandibules. Et le chapelet de ses antennes.

Sources :

Méloé femelle faisant "la morte", avec émission d'une substance huileuse jaunâtre, toxique et répulsive, à l'articulation des pattes médianes / Un jardin dans le Marais poitevin.

Quand on ne peut ni s’envoler, ni s’enfuir, le meilleur moyen de défense est encore de faire le mort !