Entre ses dégâts potentiels et le parasitisme de ses larves, la Cantharide officinale n’est pas forcément très sympathique. Mais tellement séduisante.
Comment ne pas tomber sous le charme ? La Cantharide officinale (Lytta vesicatoria) est d’abord un magnifique coléoptère. Entièrement vert métallique, avec des nuances bleutées ici et là, mais surtout cuivre et bronze sur les élytres.
Tant qu’elle est isolée, c’est un plaisir d’en admirer les reflets changeants sous le soleil. Mais gare aux colonies ! Car la bestiole a bel appétit et, la loi du nombre aidant, les dégâts peuvent être rapides et considérables pour le feuillage des frênes, lilas, troènes et autres sureaux notamment.
Pas d’autre solution alors que le ramassage. En ayant le coeur bien accroché. La Cantharide officinale dégage en effet une odeur « de souris » pour le moins dissuasive pour se défendre. Mais aussi dans l’excitation collective d’un « grand banquet ». C’est un peu la signature olfactive de son forfait.
Ses larves ont un tout autre régime. Les oeufs étant pondus à proximité d’un terrier d’abeilles sauvages, elles y dévorent le couvain et les réserves de pollen. Décidément, heureusement qu’elle est belle. Mais pourvu qu’elle soit seule !
Et pourquoi officinale ? Elle était jadis collectée, séchée et réduite en poudre à des fins thérapeutiques. On lui prêtait notamment des vertus aphrodisiaques. Une petite pastille verte en quelque sorte.