L’Euphorbe réveille-matin sans fard

Euphorbe réveille-matin.

Ni pétales colorées ni fantaisie pour habiller l’intimité de l’Euphorbe réveille-matin. Et gare à son latex très urticant !

Euphorbe réveille-matin.

Sa pâle floraison jaune-vert tranche à peine sur le vert tendre de son feuillage. Comme nombre de modestes plantes sauvages du jardin, l’Euphorbe réveille-matin (Euphorbia helioscopia) apprécie l’intersaison. Sitôt remisées serfouette et binette, elle force le destin dans la terre encore meuble des planches inoccupées. 

Solidement enracinée, sa tige bien dressée s’épanouit en ombelles à cinq branches. Avec trois petites têtes florales pour chacune d’entre elles. Là, l’organisation est finalement plus simple qu’il n’y parait. 

Protégés par des bractées enveloppantes, on repère vite en effet les étamines productrices de pollen, émergeant de quatre glandes verdâtres suintantes de nectar. Tout à côté, tout rond, le futur fruit : autrement dit l’ovaire surmonté de trois styles aux stigmates bifides. Bref, des organes reproducteurs bruts de décoffrage !

Mais voilà déjà que, sans-gêne, de nouvelles petites têtes florales s’invitent dans d’alcôve, s’entrouvrent et semblent bousculer la fécondation en cours… Décidément, dépourvu de pétales pour habiller son intimité, l’Euphorbe réveille-matin n’a pas de pudeur !

Refermée la nuit, son inflorescence se tourne au levant, dès l’aube, pour s’ouvrir aux premiers rayons du soleil dont elle suit le cours en journée. D’où le nom de « réveille-matin ».

Euphorbe réveille-matin.

On l’appelle aussi parfois Herbe aux verrues. Mais attention, son latex blanc est surtout très toxique. La tradition lui prête la même vertu qu’à l’Euphorbe épurge : ni plus ni moins qu’éloigner les taupes. Et les campagnols qui n’apprécient guère le cuisant contact avec la substance très urticante coulant des tiges fraiches introduites (avec des gants) dans leurs galeries. Plutôt cruel !

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