À défaut de murs, le Bourdon des pierres loge sous terre au jardin. Noir, la pointe de l’abdomen rousse, c’est un excellent pollinisateur.
Aussi massif que le Bourdon terrestre. Mais sans confusion possible ! L’épaisse fourrure noire du Bourdon des pierres (Bombus lapidarius) ne présente ni collier (sauf le mâle) ni ceinture jaune. Et, surtout, les deux derniers segments abdominaux hésitent entre rouge et orangé. D’où l’un de ses noms vernaculaires. Le Cul roux.
Pas de murs maçonnés au mortier de terre, ni de tas de pierres où aménager un nid dans ce coin de marais. Qu’à cela ne tienne ! Un terrier de mulot abandonné fera très bien l’affaire. Au printemps, inlassablement, les femelles prospectent ainsi le jardin en quête de quelque discrète anfractuosité.
Une fois installée, la future reine est très active au jardin. Elle passe alors assez vite le relais à ses filles – ouvrières asexuées – pour entretenir et approvisionner le couvain naissant. Voilà d’excellents pollinisateurs. Nullement agressifs. Jusqu’en automne.
Le Bourdon des pierres au fil des saisons
Dès la fin février, les pissenlits sont les bienvenus au jardin pour accueillir les futures reines au sortir de leur hibernation.
Au début du printemps, inlassablement, la femelle prospecte l’herbe encore rase du jardin, à la recherche d’une crevasse ou d’un trou de rongeur pour installer sa future colonie.
Au lancement de la colonie, la jeune femelle est au four et au moulin. Aménager le nid, pondre, collecter nectar et pollen pour nourrir sa progéniture. Bientôt ses premiers rejetons vont pouvoir l’aider!
Tout le printemps et au début de l’été, la reine ne produit que des ouvrières asexuées qui lui ressemblent trait pour trait. Bien qu’un peu plus petites. Puis, lorsque la colonie parvient à son apogée, fin juillet-début août, il est temps de passer le relais. Naissent alors mâles et femelles qui ne tardent pas à s’accoupler.
Cul roux et collier jaune : les mâles apparaissent en été déjà bien sonné. Pour quelques semaines seulement. Ils disparaissent en automne, avec les dernières ouvrières asexuées et la matriarche. Seules les jeunes femelles fécondées passent l’hiver : les futures reines du prochain printemps !
Gare aux parasites !
Le Psithyre des rochers ressemble un peu à sa cible, quoique sa robe soit moins contrastée.
La Volucelle bourdon n’est jamais très loin. Mimétisme aidant, cette grosse mouche au « cul roux » n’hésite pas à pénétrer dans le terrier du Bourdon des pierres pour installer sa progéniture. Il existe une forme au « cul blanc » qui parasite le Bourdon terrestre.
Ne pas confondre avec…
L’Osmie cornue est également très contrastée, mais l’abdomen de la petite abeille sauvage est entièrement roux.
« Cul roux », ceinture et collier jaunes : le Bourdon des prés peut évoquer le Bourdon des pierres mâle mais il est tellement plus petit !
En savoir plus :