Un sobre décor minéral très graphique pour la Boarmie pétrifiée, un des premiers papillons de nuit au sortir de l’hiver.
Dans la grande famille des Phalènes, les boarmies ont mauvaise réputation. À l’image surtout de la Boarmie des bourgeons (Boarmia gemmaria) dont le surnom – Mange bourgeons – illustre bien les ravages causés à la vigne au moment du débourrement. Rien à craindre de ce point de vue avec la Boarmie pétrifiée (Menophra abruptaria) qui installe sa progéniture sur les feuilles de prunus, de troènes voire de lilas.
Bordées d’une délicate frange, les ailes de ce papillon de nuit évoque – d’où son nom – une paroi rocheuse où alternent les couches beiges et ocres, parcourues de fines veines brunes.
Il vient d’émerger après un hiver passé sous forme de chrysalide. Las ! Si les températures presqu’estivales de la fin mars l’ont enhardi, quel contraste avec les premiers jours d’avril… Voilà la boarmie, aplatie sur l’herbe du jardin, qui tente de conjurer la bise hivernale revenue au soleil de midi. Doublement pétrifiée !
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