De superbes petites fleurs roses ponctuées de pourpre, un élégant feuillage : l’Orchis incarnat est aussi ravissant que de plus en plus rare.
C’est, avec l’Orphrys abeille et l’Orchis pyramidal, l’une des premières orchidées sauvages du printemps. Avec une belle vivacité, l’Orchis incarnat élance ici sa solide et haute tige dans une peupleraie proche du jardin.
Le foisonnement herbeux alentour semble lui céder la place avec respect. Il est vrai qu’il en impose. Ses longues feuilles vert clair, engainantes, élégamment dressées, s’élèvent jusqu’à saluer l’inflorescence. De petites fleurs roses s’y pressent en un épi cylindrique dense d’où émergent les ergots verdâtres des bractées.
Légèrement trilobée, la piste d’atterrissage des pollinisateurs est sans équivoque. Rassemblés en une longue boucle sinueuse, un réseau de petits points pourpres y tient lieu de guide. Il conduit vers l’entrée de l’éperon que protègent deux pétales réunis en forme de casque. Sauf que ledit éperon ne produit pas de nectar ! Encore une supercherie dont les orchidées sauvages ont le secret.
Familier des prairies humides, l’Orchis incarnat tend, comme elles, à se raréfier. Il reste relativement commun dans le Marais poitevin où, à quelques semaines d’intervalle, sa robuste hampe succède à celle plus gracile de la Fritillaire pintade.