L’Anthidie à manchettes

Anthidie à manchettes, mâle, sur fleur de mélisse.

Le mâle de l’Anthidie à manchettes est un gros macho. Agressif envers les autres mâles. Sans ménagement envers ses conquêtes.

Anthidie à manchettes, mâle, sur feuille de mélisse.Voilà un nom vernaculaire qui s’explique au premier coup d’oeil. Chez le mâle du moins. Monsieur Anthidie à manchettes (Anthidium manicatum) se laisse assez facilement observer et présente en effet de longues franges blanches sur des pattes jaunes tachées de noir. 

Anthidie à manchettes, femelle, sur fleur de mélisse.Madame en est dépourvue. Plus petite, elle ne porte pas non plus « les épines » arborées par Monsieur à la pointe de l’abdomen. De véritables armes, très efficaces pour éloigner les mâles concurrents. 

Car ici la planche des aromatiques est chasse gardée ! Et plus particulièrement la grosse touffe de mélisse où les femelles butinent consciencieusement. 

Oh, bien-sûr, Monsieur sirote lui aussi parfois un peu de nectar. Comme pour reprendre des forces. Mais il passe le plus clair de son temps à patrouiller. Et lorsqu’il rencontre une femelle, la tête engouffrée dans la corolle d’une fleur, irrésistiblement, il fonce… Sans ménagement. Un accouplement aussi furtif que brutal. Et pendant que Madame, imperturbable, poursuit son butinage, lui fait une petite pause sur une feuille voisine. Avant de repartir en chasse. Gros macho ! 

SOURCES :

  • Bellmann 2019, Abeilles, bourdons, guêpes et fourmis d’Europe, Delachaux & Niestlé.
  • Boyer 2015, Abeilles sauvages, Ulmer.
  • Vereecken 2018, Découvrir et protéger nos abeilles sauvages, Glénat.
  • Les Anthidiies avec le site aramel.free.fr
Anthidie à manchettes, mâle, en patrouille.

Comme chez toutes les anthidies, l’abdomen noir présente des marques transversales jaunes.  Chez l’Anthidie à manchettes, elles partent des bords latéraux et s’arrêtent un peu avant le milieu des tergites. Sauf chez le mâle où les deux paires de marques avant sont plus ou moins fractionnées voire très incomplètes. Comme ici avec ce mâle en patrouille. Les épines de la pointe abdominale sont bien visibles.

Accrochée à une corolle de mélisse, une petite femelle littéralement agressée par un gros mâle.

Début juillet 2021. Mâle aux « manchettes » blanches assez spectaculaires. En pause forcée sous la pluie. Au premier rayon de soleil, il reprendra la défense de son territoire. Autrement dit la touffe de Mélisse officinale investie chaque été, génération après génération…

Mi juillet 2021. Mâle (les manchettes blanches bien visibles) empêtré dans une toile d’araignée. Rassurez-vous : il a pu se libérer à temps à coup de mandibules.

Mi mai 2022. Au petit matin, jeune femelle encore endormie à l’entrée d’une fleur de digitale.

Anthidie septemspinosum, accouplement / Un jardin dans le Marais poitevin.

Une spécialité familiale : le mâle de l’Anthidie septemspinosum vient de surprendre brutalement une petite femelle en plein butinage sur la salicaire officinale.