La Salicaire officinale

Anthidie à l'approche de la Salicaire officinale.

De hauts épis flamboyants : au bord des fossés, la vigoureuse Salicaire officinale régale les butineurs. Et bientôt les oiseaux !

Robert-le-diable et la marque blanche emblématique au revers des postérieures.

La Salicaire officinale ((Lythrum salicaria) ne manque pas de noms vernaculaires. Dont l’Herbe aux coliques. Voilà qui dit assez un de ses principaux usages dans l’herboristerie populaire. On récoltait alors feuilles, tiges et sommités fleuries. En vue notamment de décoctions aujourd’hui tombées en désuétude. 

Les grands candélabres n’en sont pas moins toujours fidèles au rendez-vous. Sur les berges de la Sèvre niortaise comme au bord des fossés. Les solides tiges ramifiées y forment ainsi de hautes chandelles qui s’illuminent de rose-pourpre en ce début juillet.

D’une fleur l’autre, les pétales lancéolés cantonnent un petit fagot d’étamines aux anthères pourpre foncé. D’où émerge un très long style. Comme une épingle à la tête verdâtre. Aux butineurs de faire le reste !

Il en résultera des petites graines par milliers. Un vrai régal pour les oiseaux. Ils peuvent y aller sans modération ! De quoi contenir un peu la tendance invasive de la spectaculaire maraîchine. D’autant qu’il s’agit d’une vivace dont la vigoureuse souche assure l’ancrage de chaque nouveau candélabre pour quelques années.

Source : 

La floraison s’échelonne de juin à septembre sur les hauts candélabres des bords de Sèvre.

Quelques butineurs familiers de la Salicaire

La concurrence est parfois rude autour de la salicaire. Ainsi, les anthidies défendent âprement leur territoire. Elles n’hésitent pas – surtout les mâles – à chasser les importuns. Même les plus gros. Le moro sphinx en fait ici les frais. Percuté sans ménagement, il ira siroter le nectar ailleurs !

La Mellite de la Salicaire : une petite abeille sauvage inféodée aux zones humides et dont les larves se nourrissent exclusivement de pollen de salicaire.

Bourdon terrestre sur Salicaire officinale.

Les bourdons comptent parmi les aficionados les plus assidus de la salicaire. Ici le Bourdon terrestre…

… et là le Bourdon des champs

Des papillons en veux-tu en voilà ! Notamment l’Azuré des anthyllides

… l’Azuré commun, alias l’Argus bleu…

… et l’élégant Azuré des nerpruns...

… sans oublier le Collier de corail, alias l’Argus brun…

… et la Piéride du navet avect ses nervures soulignées de suffusions noirâtres.

Le Citron laisse rarement apercevoir l’avers de ses ailes lorsqu’il butine.

Robert le diable dans sa livrée estivale.

Les mouches aussi ! Et notamment cette éristale inféodée aux zones humides, l’Hélophile à bandes grises.

Petite Mégachile sp. dont on perçoit les marges de la brosse ventrale rouge orangé.

Accouplement aussi furtif que brutal : Monsieur Anthidie sept-épines est beaucoup plus gros que Madame et ne s’encombre pas de parade nuptiale !