L’Herbe au charpentier

Encore une sauvageonne bienvenue pour les butineurs. Et qu’importe si la corole de la Bugle rampante, alias l’Herbe au charpentier, semble tronquée…

En ce début de printemps, elle voisine avec le Gléchome lierre terrestre au bord des chemins. La Bugle rampante (Ajuga reptans), alias l’Herbe au charpentier, lui ressemble d’ailleurs un peu dans son allure et son comportement de couvre-sol. Toutefois, en épis mauves ponctués de bractées empourprées, les fleurs sont assez différentes.

Contrairement à celles de la Bugle rampante, les fleurs du Gléchome lierre terrestre présentent deux lèvres superposées : la piste d’atterrissage des butineurs, également trilobées, et un auvent plus court, auquel sont soudées les étamines, au dessus de l’entrée du calice.

À bien y regarder, il y manque en effet quelque chose. Pas de lèvre supérieure ! Du moins est-elle à peine esquissée, comme atrofiée. La corole se résume dès lors à une lèvre unique, fortement trilobée, veinée de violet. Mais pas le moindre auvent pour protéger style et étamines, à l’entrée du calice. Les butineurs n’en trouvent pas moins le chemin du nectar. Sans encombre.

Réputée comestible, la Bugle rampante reste cependant plutôt insipide tant crue que cuite. La belle sauvageonne compte surtout au nombre des médicinales. Sa principale vertu lui vaut d’être dédiée « au charpentier » dont elle est censée cicatriser les plaies.

Source :

Les petites corolles mauves de la Bugle rampante semblent incomplètes, comme si on en avait coupé la lèvre supérieure. Une exception dans la famille des Labiacées qui comptent habituellement deux lèvres superposées.

Deux lèvres ou pas, le Grand bombyle ne se pose pas de question : en vol stationnaire, les pattes à peine posées sur la « piste d’atterrissage », le nectar, c’est droit devant !

Même les papillons dits de nuits sont au rendez-vous. Ici Madame Phalène picotée.