Le Bourdon des jardins

Bourdon des jardin à l'approche de la digitale.

Avec sa très longue langue, aucune corolle ne peut refuser son nectar au Bourdon des jardins. Un butineur hors-pair.

En voilà un qui n’a pas volé son nom et manquait donc assurément à cette chronique. D’avril à septembre, parfois au-delà, le Bourdon des jardins (Bombus hortorum) y compte en effet parmi les butineurs les plus familiers. Mais il est vrai qu’on l’assimile souvent au Bourdon terrestre (Bombus terrestris).

Leurs livrées sont presque semblables. Fond noir, collier jaune orangé et « cul blanc ». La différence tient notamment à leur « ceinture ». Également jaune orangé mais étroite, laissant les premiers segments de l’abdomen dégagés chez terrestris, plus ample pour déborder légèrement sur le thorax chez hortorum.

Autre différence : la langue ! On la voit ici, pendante, très longue, à l’approche d’une digitale. Avec un tel équipement, le Bourdon des jardins peut explorer les corolles les plus profondes. Moins bien outillé, le Bourdon terrestre s’oriente lui vers des nectars plus facilement accessibles. À chacun ses spécialités. Ainsi va la rationalisation de la pollinisation au jardin !

Sources : 

Le Bourdon des jardins commence ici à étirer sa langue en abordant la capucine. Il en faut une sacrée pour atteindre le fond du long éperon à l’arrière de la corolle…

don des jardins sur chèvrefeuille.

… tout comme celui du long tube nectarifère du chèvrefeuille dans les haies.

Au sortir d’une corolle de glaïeul : voilà encore une fleur où la concurrence n’est pas légion !

Début juin 2021. Lèvres fermées, long tube nectarifère : le nectar de la Sauge de Jérusalem se mérite !

Fin juin 2021. Longue langue déjà dressée en avant en abordant le Penstémon digitalis.

Fin mai 2022. Même pas besoin de « s’enfourner » pour atteindre le nectar de la Sauge argentée.

La langue du Bourdon terrestre est bien plus courte : cela dit, les petites fleurs de la Brunelle commune lui vont très bien !

Sinon, le Bourdon terrestre n’hésite pas à percer la corolle à coups de mandibules pour se frayer un raccourci vers le nectar, comme ici avec la Consoude officinale.