Le Gendarme et le Séneçon

Gendarme sur Séneçon commun.

Yeux globuleux rougeâtres, fin duvet gris sur le dernier article des antennes, thorax en trapèze, décor général aux allures de masque africain…

Dans la série des insectes auxiliaires du jardin, le Pyrrhocore, alias le Gendarme, sort de sa léthargie hivernale à l’appel du soleil.

Son goût pour les bains de soleil, solitaire ou collectif, lui vaut le surnom de Cherche-midi.

Et pendant ce temps-là, grégaires, ses congénères chargent leur batterie au soleil, par petits groupes, au bord d’une haie. Pour sa part, tout juste sorti d’hibernation, ce jeune Gendarme (Pyrrhocoris apterus), préfère partir à l’aventure… Le voilà à l’escalade sur un pied de Séneçon commun.

Tige, feuilles, grappe florale : il passe et repasse. L’exploration n’en finit pas. Mais bof ! Le Séneçon n’a pas l’air de lui convenir. Il découvrira bientôt au jardin des gourmandises davantage à son goût. Surtout les graines le moment venu : Hibiscus, Rose trémière, Mauve sylvestre, Guimauve officinale… 

En attendant, il n’y a même pas là un puceron à se mettre sous le rostre ! Car, piqueur-suceur, le Gendarme ne se nourrit pas seulement de sève. Il apprécie les fluides des petits insectes, y compris de leurs oeufs et de leurs larves. De ce point de vue, en cette saison, mieux vaut aller fureter dans les haies ou sous la litière de feuilles mortes. Entre deux séances de solarium !

Gendarme sur feuille de Séneçon commun.

Devenu adulte l’automne dernier, après un été à l’état larvaire, le jeune Gendarme s’est alors gavé de graines. De tilleul et l’hibiscus notamment. Avant d’hiverner dans les haies, les tas de bois ou de pierres, les anfractuosités des écorces… Il sort de sa léthargie à l’appel du soleil. Les accouplements ont lieu au printemps.

En tournée d’inspection sur les pensées d’une jardinière.

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