Le parasitisme est parfois toute une aventure. Témoin la vie rocambolesque du Sitaris des murailles. Surtout de ses larves !
Fin août, début septembre, Madame Sitaris des murailles (Sitaris muralis) s’apprête à pondre. Dès qu’elle aura trouvé un nid à parasiter. Celui d’une petite abeille sauvage, une Anthophore, dans la terre d’un talus ou entre les pierres d’une vieille bâtisse.
Le nid d’une Anthophore ? Mais les réserves y sont épuisées en cette saison ! Les futures abeilles terminent en effet leur maturation et n’émergeront qu’à la fin de l’hiver prochain. Qu’importe ! Les larves du Sitaris sont programmées pour attendre. Avant une étonnante aventure printanière…
Madame déposera donc ses milliers d’oeufs dans le vestibule. Sitôt écloses, les minuscules larves entreront en léthargie pour se réveiller en février-mars à l’émergence des Anthophores. Il leur faudra alors s’accrocher à la fourrure des premiers sortis. Les mâles. Puis à passer quelques jours plus tard sur le dos d’une femelle à l’occasion d’un accouplement.
Bingo ! Le « taxi » étant fécondé, il n’aura de cesse que de fonder un couvain. Et de l’alimenter. Il y conduira bien involontairement ses « passagères ». Et là, pour les larves affamées, qui n’ont encore rien manger depuis leur naissance quelques mois plus tôt, il n’y aura qu’à se servir. D’abord dévorer les oeufs. Ensuite se gaver de miel. Jusqu’à la naissance, quelques métamorphoses plus tard, de nouveaux petits coléoptères noirs aux épaulettes orangées…
Sources :
- Albouy et Richard, 2017, Coléoptères d’Europe, Delachaux & Nietslé.
- La famille des méloés avec le site aramel.free.fr
- La « saga du Sitaris », une très belle page du site insectes-net.fr