Diaboliques pique-assiettes

La Stenoria analis pond ici au revers d’une feuille d’aubergine. Les larves du petit coléoptère se nourriront bientôt du miel des abeilles sauvages…

Stenoria analis sur feuille de Coqueret du Pérou (août 2019)Comment parasiter un nid d’abeilles ? La Stenoria analis a trouvé une solution originale. Ni la témérité de la Volucelle zonée qui va pondre directement dans les nids de frelons. Ni la virtuosité du Sicus ferrugineux dont la femelle lâche ses oeufs en vol avec les bourdons pour cible. Mais une ingéniosité autrement plus diabolique que le Méloé dont la progéniture, née au sol, doit escalader les fleurs pour s’accrocher aux butineuses de passage…

Stenoria analis sur tige de cosmos (août 2019)Sitôt l’éclosion, les larves du petit coléoptère aux courts et étroits élytres orangés font preuve d’une remarquable cohésion. Elles forment ainsi, ensemble, une petite boule compacte qui pend généralement à la branche ou la feuille de leur naissance. Le « collectif » émet alors des phéromones propres à séduire les abeilles sauvages mâles alentour. Le temps de réaliser la méprise, les malheureux sont déjà investis par quelques passagères clandestines accrochées à leur fourrure. Le transfert sur une abeille femelle a lieu lors d’une copulation en bonne et due forme. Reste aux larves de la Stenoria analis à se laisser conduire vers le terrier. Et à s’y gorger de miel.

Sources :

Trois semaines après la ponte, sitôt écloses, les larves commencent à se rassembler.

Quelques jours plus tard, les larves s’amassent en une petite « grappe » pendant à la feuille d’aubergine : l’appât est prêt.

Stenoria analis sur tige de cosmos (août 2019)

Antennes annelées, tête et corselet noirs. Un abdomen orangé bien visible à travers des ailes transparentes recouvertes en partie seulement par de courts élytres effilés orangés pointés de noir.