Érosion, envasement, endiguement, régulation hydraulique… De l’antique Golfe des Pictons au Marais poitevin d’aujourd’hui. Un équilibre fragile.
Maîtriser l’eau. Voilà bien la grande affaire du Marais poitevin. Depuis toujours.
Sur près de 100 000 hectares, sédimentation marine et alluvions fluviales ont progressivement colmaté l’ancien golfe des Pictons. Mais, aujourd’hui encore, l’ensemble est en grande partie situé sous le niveau des plus hautes mers.
Sous l’impulsion des grandes abbayes médiévales du Bas-Poitou, les premiers endiguements se sont logiquement portés à l’ouest. Les terres nouvellement conquises appelaient une protection contre les assauts de l’océan. Parallèlement, les premiers grands canaux évacuateurs apportaient un début de réponse au trop plein des ruissellements de l’immense bassin versant.
La finalisation du dispositif est intervenue plus tardivement sur le pourtour du golfe. De nouvelles digues sont venues circonscrire une série de vases d’expansion des crues des fleuves côtiers, le Lay, la Vendée, l’Autize, la Sèvre, le Mignon. Autant d’entonnoirs reliés à la Sèvre niortaise ou aux grands canaux évacuateurs pour déverser le trop plein saisonnier à la mer.
Savant maillage hydraulique
Il en résulte deux paysages aussi différents qu’intimement liés.
À l’ouest, celui des grands horizons : le marais dit desséché est fait de vastes prairies à fleur d’eau et de grandes cultures. En périphérie, plus boisé, plus intimiste, le petit parcellaire du marais mouillé ne doit rien au hasard. Il procède d’un savant maillage hydraulique.
Quadrillé de conches, de rigoles et de fossés bordés de frênes têtards, le marais mouillé est peu propice aux grandes cultures. Il est surtout fait de prairies, de peupleraies et… de jardins aux abords des villages.
Pour en savoir plus sur le Marais poitevin :
- Le site du Parc naturel régional du Marais poitevin
- Le site de la Coordination pour la défense du Marais poitevin
- Le blog du Marais poitevin